Neige sur Ballyglass House : Le livre de John Banville
Irlande, 1957. Après la découverte du cadavre émasculé d'un prêtre très respecté dans la majestueuse bibliothèque de Ballyglass House – le manoir de l'énigmatique famille Osborne –, le
Detective Inspector Strafford, prénom Saint John (à prononcer " Sinjun "), est appelé de Dublin pour enquêter. Alors que la neige tombe sans discontinuer sur la campagne irlandaise, Saint John, un protestant dégingandé loin des clichés de la profession, est bien déterminé à lever le voile sur cette affaire. Mais c'est compter sans les habitants de Ballyglass House et des alentours, prêts à tout pour protéger leurs – nombreux – secrets.
Un cadavre dans la bibliothèque, des personnages hauts en couleur, un soupçon de cynisme et une plume d'une grande qualité littéraire : tout est réuni pour faire de Neige sur Ballyglass House un incontournable du genre.
" Banville reprend les codes d'un Agatha Christie avant de les faire voler en éclats d'une main de maître. "
The New York Times Book Review
De (auteur) : John Banville
Traduit par : Michèle Albaret-Maatsch
Expérience de lecture
Avis Babelio
Beatrice258
• Il y a 1 mois
Je ne connaissais pas John Banville pas même non plus sous son deuxième nom Benjamin Blake. Et ce fut une très agréable découverte avec une lecture passionnante et addictive, très riche en détails grâce aux brillantes descriptions des lieux, du climat hivernal hostile, ainsi qu'une parfaite analyse psychologique des personnages et leur vécu. C'est impressionnant de réalisme. Excellente idée de commencer quasiment chaque chapitre avec un rappel réussi sur la météo hivernale, glaciale et toutes les problématiques qui en découlent. Cela créé une atmosphère générale très particulière, toute ouatée et excellemment poétique (quel talent ) un peu figée comme les paysages, tant à l'intérieur des demeures, qu'à l'extérieur. J'ai adoré. 1957 - L'histoire démarre fort avec la découverte du corps émasculé, d'un prêtre respecté Thomas Lawless, dans la vaste bibliothèque désuète et glacée, de la famille Osborne, chez laquelle il se rendait régulièrement car il adorait les chevaux et la chasse à courre (mais pas que…) . Ce grand manoir vieillissant, hostile et gelé du Sud de l'Irlande, où vit l'étrange et alambiquée famille protestante « les Osborne ». On fait la connaissance du Colonel Osborne, sec, la moustache en brosse à dents, l'oeil bleu glacier, taille moyenne, décoré à Dunkerque ; sa seconde épouse (l'autre étant décédée) Sylvia, grande, mince, pâle et moche ; les enfants du colonel, Dominic et sa soeur Lettie et enfin Mme Duffy la gouvernante. Il y a aussi un jeune homme très rustre, Fonsey, garçon d'écurie des Osborne, qui vit seul, plus loin dans une petite caravane. Vont arriver de Dublin pour enquêter sur ce meurtre, l'Inspector Strafford, un protestant (lui aussi) , et le Sergeant Jenkins, lequel s'approchant trop près de la vérité, va disparaitre. On va assister aux pressions et aux intimidations, de la toute puissante et tentaculaire église catholique, que va devoir supporter Strafford, pour passer sous silence les détails du meurtre du Père Lawless. Aucun scandale ne sera toléré. Ni celui-là ( ni les autres d'ailleurs) En terme clair, « fermez là sinon… » L'auteur insère très ingénieusement quelques lignes intéressantes sur le conflit dans ces années-là, entre les Protestants et les Catholiques, l'IRA etc… 1947 – Interlude, été – Retour en arrière sur dix ans, du Père Lawless. Il avait été l'Aumonier pendant deux ans de la Maison de Correction de Carrickléa, qui accueillait des jeunes garçons de 7 à 18 ans. Attention, pages sombres, glauques, il faut s'accrocher ici. 1967 – 10 années se sont écoulées depuis la mort du prêtre, et Strafford croise à Dublin, par hasard, Lettie une dernière fois, elle s'apprête à se marier et à changer de prénom, c'est Laura désormais et vous comprendrez pourquoi. L'épilogue, je l'avoue, m'a quelque peu déstabilisée mais je le trouve en adéquation avec l'ensemble du roman, c'est un peu le flegme britannique sans doute. Rassurez-vous, il y a bel et bien une résolution de l'enquête. En conclusion, on oscille entre un exquis roman d'Agatha Christie et un délicieux Simenon dans la façon de mener l'enquête et j'ai vraiment beaucoup apprécié. Sans oublier le sujet central, horriblement sordide, que l'on entrevoit assez vite et qui reste, hélas, toujours d'actualité de nos jours.
TOFPOLAR
• Il y a 2 mois
Irlande, 1957. Après la découverte du cadavre émasculé d'un prêtre très respecté dans la majestueuse bibliothèque de Ballyglass House, le manoir de l'énigmatique famille Osborne, le Detective Inspector Strafford, prénom Saint John, est appelé de Dublin pour enquêter. Alors que la neige tombe sans discontinuer sur la campagne irlandaise, Saint John, un protestant dégingandé loin des clichés de la profession, est bien déterminé à lever le voile sur cette affaire. Mais c'est compter sans les habitants de Ballyglass House et des alentours... Ne vous fiez surtout pas ni à son titre ni à sa couverture.On est ici bien loin de l'ambiance surannée d'un Agatha Christie. En effet, cet ouvrage explore la noirceur de l'âme humaine dans une Irlande de la fin des années 50. Un grand roman noir signé John Banville.
babel95
• Il y a 3 mois
Nous sommes en Irlande, dans le comté de Wexford, en 1957, à quelques jours de Noël. En pleine nuit, un prêtre catholique, le Père Tom Lawless, est brutalement assassiné au manoir de Ballyglass House, où règne la famille Osborne. La jugulaire tranchée, émasculé, il gît dans la bibliothèque…. L'enquête est confiée au Detective Inspector Saint John Strafford, de Dublin, originaire de la région, qui arrive rapidement sur les lieux. Une neige épaisse recouvre la campagne, et ne cesse de tomber. Comme le constate rapidement Strafford, l'accès au manoir est difficile et tout laisse à penser que l'auteur du meurtre connaissait parfaitement les lieux. Mais difficile d'accuser sans aucune preuve les membres d'une famille connue… et que dire du mobile ? L'enquête s'annonce difficile car les habitants de Ballyglass House, les villageois, et même le prélat de l'église catholique refusent l'évidence. Un prêtre a pu tout au plus être victime d'une mauvaise chute dans un escalier…tout se passe comme si personne ne s'intéressait vraiment à la recherche du coupable d'un crime sordide. Le Detective Inspector est bientôt secondé par le Detective Sergeant Jenkins, dépêché de Dublin. Mais Jenkins disparaît et Strafford doit continuer seul son enquête, interroger les membres d'une famille pour le moins étrange, et son entourage. Grâce aux divers témoignages qu'il recueille, il finit par dresser le portrait d'un prêtre bon vivant, amateur de vin, de chasses à courre, de chevaux. Fils d'un personnage notoire de la guerre civile, JJ Lawless, cruel et sans pitié, auquel il s'était pourtant opposé, c'était un prêtre qui avait, pendant deux ans, été l'aumônier d'un établissement pour orphelins – en d'autres termes une redoutable maison de correction, à Carricklea. A Ballyglass House, il y a un cadavre dans la bibliothèque. Mais toute ressemblance avec un roman d'Agatha Christie s'arrête bien là. Neige sur Ballyglass House n'est pas un roman policier à proprement parler, même s'il nous raconte les détails d'une enquête policière. Ce n'est que dans les toutes dernières pages, alors que nous étions prêts à refermer le roman, que l'évidence nous saute aux yeux… J'ai beaucoup aimé découvrir Neige sur Ballyglass House, titre français de Snow, en version originale. La neige est omniprésente, elle recouvre le paysage, elle rend la circulation extrêmement difficile et dangereuse, tout comme la recherche de la vérité qu'elle masque… Lorsque nous refermons le roman, il reste à l'esprit une galerie de personnages originaux, meurtris par la vie, marqués par l'histoire de leur pays ou par une religion omniprésente, qui règne d'une main de fer, y compris dans la vie quotidienne. Certains s'en sortent mieux que d'autres… le lecteur des années 2020 n'a aucune peine à s'imaginer ce qui se passait à l'époque dans ces établissements. John Banville est très clair : de la même façon que les buanderies des couvents accueillaient des jeunes femmes enceintes qui devaient "expier" leurs fautes, les orphelinats étaient des lieux qui faisaient vivre à leurs pensionnaires - de jeunes garçons - un enfer sur terre. La traductrice, Michèle Albaret-Maatsch a su rendre en français l'écriture particulière de John Banville, son style, ainsi que l'émotion que suscitent certaines images particulièrement tragiques. Un auteur remarquable.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Policiers & Thrillers , Roman Policier
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- EAN
- 9782221255117
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- Collection ou Série
- Pavillons
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 416
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- Dimensions
- 216 x 137 mm
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22,00 € Grand format 416 pages