Nouvelles secrètes et policières 1929-1938 - tome 1 : Le livre de Georges Simenon

HANS PETER Sur l'île paradisiaque de Porquerolles, se dresse au flan d'une colline une grande maison blanche dont le nom « l'Oustaou de Diou » signifie à peu près : la maison du Bon Dieu. Dans cet environnement paisible, rien ne prédestinait ce mas provençal au nom béni des Dieux à devenir le lieu d'un crime, jusqu'au jour où le corps de Justin Bedoux, le propriétaire, fut retrouvé la poitrine sanglante, tué d'une balle en plein coeur. Toujours flanqué de son fidèle acolyte, l'inspecteur G.7 est envoyé sur place pour investiguer. Au cours des premières fouilles de la maison, la Police judiciaire découvrit un certain Hans Peter, un pauvre vagabond en piteux état, enfermé de l'extérieur dans un petit réduit sans moyen de pouvoir en sortir depuis l'intérieur. Ne parlant pas le français, il va sans dire que son interrogatoire ne donna rien de concret ; en revanche, les investigations de l'inspecteur le conduisirent auprès de Jean Maronnet, neveu de la victime, et présent depuis un mois dans le port de Porquerolles au moment du drame. Ce dernier, unique héritier de son oncle, avait en revanche tout intérêt à l'éliminer. Alors, parmi les deux suspects, lequel a commis le crime : Jean Maronnet ou Hans Peter ? Si le premier a un solide mobile, que faisait le second sur les lieux du drame ? La résolution de cette enquête semble pour le moins inextricable mais c'est sans compter sur le flair infaillible de notre sympathique inspecteur… Je suis certaine qu'en lisant cette courte nouvelle, vous ne trouverez pas plus que moi l'identité du coupable, sauf à commencer à l'envers en lisant d'abord l'épilogue, chose à ne jamais faire bien entendu ! Et pourtant, Georges Simenon délaye son récit en éparpillant judicieusement les indices permettant de nous mettre sur la piste. le premier élément, et l'un des plus flagrants, est la découverte de Hans Peter, enfermé de l'extérieur dans un cagibi. Quant au second il concerne bien sûr Jean Maronnet qui aurait pu, simplement par cupidité, se débarrasser définitivement de son oncle pour empocher l'héritage avec un peu d'avance… Alors, me direz-vous, c'est sûrement le neveu le coupable ? Oui, peut-être, mais c'est mal connaître l'imagination tortueuse de notre romancier-inspecteur qui prend, une nouvelle fois, un malin plaisir à complexifier les choses afin de rendre les apparences encore plus trompeuses. Je vous laisse donc lire ce bref récit pour vous faire votre propre idée et qui sait découvrir le pot aux roses ! Allez, je ne résiste pas à vous donner un petit indice supplémentaire : il suffit d'associer les deux éléments cités plus haut pour découvrir la vérité. Bonne lecture, et bonne enquête !