Oliver Twist : Le livre de Charles Dickens

Oliver Twist est un orphelin des plus vertueux. Afin de fuir la maltraitance des institutions sociales de son village, fugue vers Londres où il va connaître tour à tour les joies de vivre dans une famille aisée et la pauvreté et criminalité des bas-fond. Une lecture que j'appréhendais quelque peu car je pensais que Dickens possèderait un style poussiéreux. Il n'en est rien du tout et j'ai parcouru très facilement et souvent avec plaisir l'intégralité de ce romain. L'intrigue est assez classique, un orphelin qui subit la maltraitance, découvre la criminalité etc... mais le tout est basé sur un humour caustique de la part de l'auteur envers les institutions de l'époque. On ne peut que être ébahi par l'insistance de l'appariteur d'Oliver à vouloir le voir se faire tuer lors d'un travail pour le punir d'avoir seulement osé demander un peu plus à manger à la cantine. Un autre exemple réside dans cette phrase prononcée par l'un des personnages : "Le grand principe des secours à domicile, c'est de donner aux indigents exactement ce qu'il leur faut pas, comme ça, ils finissent par se fatiguer de venir demander.". Le roman se veut également très sombre sur certains points avec les personnages de Fagin et de Sikes qui nous sont présentés comme des ordures. J'avoue avoir eu plus de mal à ressentir ce côté. Premièrement, même s'il exploite les enfants, Fagin fait rarement véritablement peur au lecteur. Quant à Sikes, c'est bel et bien un criminel et son dernier crime dans le roman est certes terrible. Mais j'ai eu beaucoup de mal à comprendre pourquoi il est si paniqué que cela parce qu'il à commis alors qu'il nous est répété durant l'intégralité du roman que Fagin et lui sont déjà recherchés et seraient pendus en cas d'arrestation. Par conséquent, ce crime ne change plus grand chose. Le personnage d'Oliver est quant à lui...assez transparent. Outre le fait qu'il est tellement pur que l'on se demande s'il n'a pas une place au Paradis depuis sa naissance, Oliver est extrêmement passif durant une bonne partie du roman. Vers la fin de celui-ci, Oliver n'est même quasi plus mentionné durant une centaine de pages minimum dont l'intrigue ne le concerne plus directement. Le roman est plus intéressant par l'univers qui gravite autour de lui que par son héros éponyme. L'univers londonien est d'ailleurs bien petit dans ce roman tant les coïncidences de rencontres s'enchaînent ! Oliver Twist est également un roman de son époque, avec les travers que cela représente. Si j'ai beaucoup apprécié suivre cette intrigue, la mention de Fagin comme "Le Juif" à longueur de temps, insistant également sur son caractère radin, laisse transparaître un certain antisémitisme qui laissera le lecteur de notre époque assez sceptique... (du moins j'ose l'espérer). Cet aspect est d'ailleurs renforcé par un "accent juif" très prononcé chez un des personnages. Pour terminer, j'aimerais revenir quelques instants sur mon édition : qu'est-ce que c'était que cette introduction ? Sylvère Monod, le traducteur et qui à l'air d'être reconnu pour son travail sur la littérature anglaise, m'annonce d'emblée que je vais m'ennuyer, que l'humour est nul ou encore me divulgâche carrément des morts du roman ?? Je reste très sceptique quant à l'idée de laisser cette introduction...

Dickens fait partie de ces classiques que je trouve extrêmement faciles à lire. Même si certaines phrases sont un peu ampoulées et d'une longueur interminable, ça se lit comme on lit une histoire du soir, avec un plaisir d'enfance. Quant à l' histoire.... Au final, on suit au moins autant les aventures du méchant Fagin et autres escrocs, que d'Oliver à proprement parler. Ce n'est pas gênant en soi, c'est juste qu'avec le titre bah... je m'attendais à suivre davantage les tribulations d'Oliver. Ceci dit, le petit garçon est plutôt creux en tant que personnage, il valait mieux effectivement ne pas faire porter tout le roman sur ses seules et frêles épaules. Ce qui n' est pas le cas des méchants, délicieusement fourbes et retors. J' ai beaucoup aimé ce roman que j' ai lu avec plaisir. Mon gros regret est le nombre de coïncidences. Au bout d'un certain nombre, comment dire... ça a un bon petit côté deus ex machina pour résoudre des noeuds autrement insolubles de l' histoire. Sans quoi, c'est un bon petit roman idéal pour Noël, qui fait du bien au cœur.

Déjà, le premier chapitre. C'est encore trop long ? Tentez le premier paragraphe ! Jubilation. Et puis, après laissez vous porter. Bien sûr, c'est un peu trop tire-larme pour notre postmodernité cynique. Et l'intrigue est invraisemblable ! Pas du tout réaliste, sur Netflix le show runner te fout à la porte pour moins que ça. Et le personnage titre ? Quelle asperge, ou un navet, un légume qui se promène dans cette soupe de personnages sans jamais rien faire si ce n'est demander un peu de rab à la cantoche au chapitre trois. C'est à n'y rien comprendre, c'est un classique, un incontournable, et rien ne va pourtant ! C'est simple, Dickens, c'est de la merde.