Page 341 : Le livre de Elodie Condé

[masquer]J’ai mis un bout de temps à lire ce livre, à la fois par manque de temps et parce que le style ne me plaisait pas du tout. Dans la première moitié, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup d’images ou de métaphores assez obscures, je ne comprenais pas ce que le narrateur voulait dire ni où il voulait en venir. Heureusement, ça s’est arrangé dans la suite. Le style m’a aussi paru bien trop en décalage par rapport à Jaewon, le personnage narrateur. Le langage de la narration ne correspondait pas à qui il était, à son attitude scolaire (il n’est pas le meilleur élève ni un grand lecteur, mais sa narration était parfois trop littéraire). Toujours par rapport au style/à la narration, j’ai très vite eu très marre des petits poissons. C’est mignon les premières fois (et pour le coup, la façon dont c’est écrit correspond mieux à Jaewon), mais au bout d’un moment c’est juste trop répétitif et pénible. :/ J’ai aussi trouvé que ça tournait un peu trop en rond avec le manège incessant autour de la bibliothèque, heureusement que ça s’est un peu cassé dans la seconde moitié. L’inconnu avec qui il correspond se devine tout de suite, le love interest aussi, et c’est dommage. La relation amoureuse entre Jaewon et Dohyun manque d’ailleurs de développement à mon goût, je trouve qu’on arrive trop vite au moment où ils s’embrassent pour la première fois (sans parler du fait que Jaewon parle déjà du fait d’être amoureux) ; ça manque de quelque chose pour que j’y croie. J’avoue que j’étais aussi un peu déçue que le love interest ne soit pas Rin, Jaewon et lui auraient pu bien aller ensemble xD mais leur relation n’en reste pas moins chouette, ça fait partie de mes points préférés du livre ! D’autres personnages auraient pu mériter un peu plus de développement et d’attention aussi (la bande d’amis, en particulier), surtout qu’au début j’ai trouvé leur présentation un peu indigeste, j’avais du mal à retenir les informations, mais ça s’est amélioré et ils avaient tous leur particularité donc ça rendait les choses plus faciles :) Un autre point que j’ai beaucoup aimé est la relation entre Jaewon et sa grand-mère. C’est un sujet auquel je suis sensible et qui me touche particulièrement facilement ; je ne compte pas les larmes que j’ai versé. C’était très beau, sans en faire trop. J’ai trouvé que c’était toujours dans la simplicité, surtout quand leur lien se tisse, et à mes yeux, c’était la façon la plus efficace de traiter ce sujet et de le rendre le plus touchant possible. Le traitement du deuil qui a été fait par la suite m’a aussi plu :) En conclusion, c’était une lecture agréable :)[/masquer]

Page 341 est un roman bouleversant et poétique qui explore des thèmes universels comme la solitude, l'identité et le pouvoir des mots pour connecter les âmes. Élodie Condé nous plonge dans un Séoul mélancolique, où l'atmosphère douce-amère devient le miroir des émotions de son personnage principal, Jaewon, un adolescent en quête de sens et de paix intérieure. La vie de Jaewon bascule lorsqu'il oublie, dans un livre emprunté à la bibliothèque, un marque-page sur lequel il a exprimé sa souffrance. Ce qui semble être une maladresse anodine prend une tournure inattendue lorsqu'il reçoit une réponse anonyme. Une correspondance mystérieuse s'installe alors, devenant un fil conducteur poignant et captivant, ponctué par une tension subtile qui mène à la fameuse page 341. Jaewon est un personnage touchant, avec une vulnérabilité qui résonne profondément. A travers ses doutes et ses réflexions, il incarne cette période charnière de l'adolescence où les émotions sont à fleur de peau. L'identité de son correspondant reste un suspense bien maîtrisé, ajoutant une couche d'intrigue et de curiosité au récit. La plume d'Élodie Condé est immersive et délicate. Elle excelle à décrire des instants empreints de sensibilité tout en peignant un Séoul brumeux, métaphore subtile de l'état d'esprit de Jaewon. Les échanges épistolaires, remplis d'émotions brutes et sincères, touchent directement le lecteur et soulignent l'importance des mots dans nos connexions humaines. Bien plus qu'une simple histoire d'adolescence, Page 341 aborde des thématiques profondes: le poids de la solitude, le besoin d'être entendu, et la magie des liens tissés à travers les livres. C'est un récit intime et universel qui rappelle que, même dans les moments les plus sombres, il existe toujours une voix prête à répondre, parfois là où on s'y attend le moins. C'est un coup de cœur absolu, un roman qui mérite d'être relu pour mieux en apprécier chaque nuance.