Penser la violence des femmes : Le livre de Coline Cardi, Geneviève Pruvost

Poche

La Découverte

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Tueuses, ogresses, sorcières, pédophiles, hystériques, criminelles, délinquantes, furies, terroristes, kamikazes, cheffes de gang, soldates, policières, révolutionnaires, harpies, émeutières, pétroleuses, viragos, guerrières, Amazones, boxeuses, génocidaires, maricides... Qu'y a-t-il de commun entre toutes ces figures ? Pour le comprendre, il importe d'exhumer, de dénaturaliser, d'historiciser et de politiser la violence des femmes. Telle est l'ambition de cet ouvrage qui propose une approche pluridisciplinaire sur un sujet trop longtemps ignoré des sciences sociales. Cette somme inédite, réunissant des études historiques, anthropologiques, sociologiques, linguistiques et littéraires, révèle combien la violence des femmes est au cœur d'enjeux d'ordre à la fois politique et épistémologique. Penser la violence des femmes, c'est en faire un véritable levier pour considérer autrement la différence des sexes, la violence et, par-delà, l'ordre social.

De (auteur) : Coline Cardi, Geneviève Pruvost

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Expérience de lecture

Avis des libraires

On découvrira dans cet ouvrage troublant un inventaire des violences exercées par les femmes, dont l'intensité, la cruauté et la récurrence sont comparables à celle de la violence des hommes, même si cette dernière est plus ample et traditionnellement plus acceptée. L'ouvrage porte aussi sur la représentation de cette violence, que l'on dénonçait dans le passé comme aberrante, tandis que les héroïnes de cinéma aussi sexy que violentes se multiplient aujourd'hui.
Pour la science
En désirant qu'Arlette Farge préface cet ouvrage interdisciplinaire de 27 contributions, les sociologues Coline Cardi et Geneviève Pruvost l'inscrivent dans la continuité des travaux novateurs que l'historienne avait dirigés avec Cécile Dauphin en 1997 ( De la violence et des femmes, Albin Michel) et soulignent la percée de cette thématique, longtemps impensable, voire tabou. Car penser la violence des femmes perturbe l'ordre des sexes, tout autant qu'il modère la victimisation féminine et desserre la relation dominant/dominée, deux crimes de lèse-majesté féministe. Ces dernières années, une plus grande visibilité de la violence féminine dans l'espace privé (infanticide, violences conjugales et parentales, inceste) et public (délinquance en "bande" de filles, terrorisme, violences de guerre) a émoussé cet interdit tacite. Seule la littérature n'y fut jamais soumise ; de fait, même les institutions chargées de la prise en charge des auteurs de violence de guerre l'ont intégré : leurs plans d'aide et de prévention ne s'adressent qu'aux seuls hommes.|Yannick Ripa
Libération
C'était un attribut patriarcal avec lequel il fallait en finir : les féministes françaises ont très majoritairement récusé la violence. Comme le dit Benoîte Groult, le féminisme n'a jamais tué personne. Position théorique et philosophique parfaitement justifiable, ce choix a contribué à maintenir sur la violence des femmes une chape de plomb, interdisant de penser son éventuelle dimension émancipatrice. L'ouvrage coordonné par deux sociologues, Coline Cardi et Geneviève Pruvost, et préfacé par Arlette Farge, n'en est que plus nécessaire. Offrant au lecteur des aperçus historiques, littéraires et sociologiques, allant des " femmes en armes du XVIe siècle " à la pédophilie féminine, il décline la nature des dénis qui entourent ces frasques ou ces déviances : violentes, les femmes ne sauraient l'être " vraiment " (et on continuera, malgré les évidences, à voir les bandes de filles comme des phénomènes nouveaux et contre-nature), ou du moins ne peuvent-elles en être tenues responsables (les femmes terroristes sont " manipulées " ou " amoureuses "). Passionnant.|Julie Clarini
Le Monde des livres
"Tel un pavé dans la mare des sciences sociales et du féminisme", voilà comment Rose-Marie Lagrave présente, à juste titre, l'ouvrage codirigé par Coline Cardi et Geneviève Pruvost sur la violence des femmes dans la postface qui lui sert de conclusion. Ce pavé de 440 pages fait en effet exploser l'une des croyances les plus solidement ancrées dans le sens commun, y compris savant, sur la douceur des femmes, ou, à tout le moins, sur leur "nature" relativement moins violente que celles des hommes.|Delphine Dulong
La Quinzaine littéraire

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Fiche technique du livre

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15,50 € Poche 464 pages