Résister à la culpabilisation - Sur quelques empêchements d'exister : Le livre de Mona Chollet
Harcèlement, humiliations, insultes : nous sommes bien averti.es de ces fléaux de la vie en société et nous nous efforçons de lutter contre eux. Mais il y a un cas de figure que nous négligeons : celui où l'agresseur, c'est... nous-même. Bien souvent résonne dans notre tête une voix malveillante qui nous attaque, qui nous sermonne, qui nous rabaisse ; qui nous dit que, quoi que nous fassions, nous avons tort ; que nous ne méritons rien de bon, que nous présentons un défaut fondamental. Cette voix parle particulièrement fort quand nous appartenons à une catégorie dominée : femmes, enfants, minorités sexuelles ou raciales...
Ce livre se propose de braquer le projecteur, pour une fois, sur l'ennemi intérieur. Quels sont ces pouvoirs qui s'insinuent jusque dans l'intimité de nos consciences ? Comment se sont-ils forgés ?
Nous étudierons quelques-unes de leurs manifestations : la disqualification millénaire des femmes et, notamment, aujourd'hui, des victimes de violences sexuelles ; la diabolisation des enfants, qui persiste bien plus qu'on ne le croit ; la culpabilisation des mères, qui lui est symétrique ; le culte du travail, qui indexe notre valeur sur notre productivité ; et enfin la résurgence de logiques punitives jusque dans nos combats contre l'oppression et nos désirs de changer le monde.
De (auteur) : Mona Chollet
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
kolibri
• Il y a 1 mois
Adepte des livres de Mona Chollet que j’ai découverts avec Sorcières j’ai donc été ravie de voir ce nouvel opus. J’en ressors avec une bonne impression globale les thèmes abordés sont importants et démontrent bien combien cette petite voix culpabilisante est l’œuvre d’une histoire et d’un système bien complexe. Par contre je rejoins certains avis concernant la partie sur l’éducation des enfants qui - en tant que maman - m’a fait l’effet inverse avec une extrême culpabilité quant à mes propres agissements (même si cela permet de se remettre en question et d’y réfléchir). La partie suivante sur la culpabilisation des mères était la bienvenue après cela car c’est un discours que l’on entend encore peu et j’y ai pioché pas mal de références à lire par la suite.
GenAuge
• Il y a 1 mois
Un livre qui aide à prendre du recul, qui invite à adopter un autre point de vue, et surtout qui fait du bien. Je le referme en me sentant un peu plus légère et avec des clés de compréhension face à mon éternel sentiment de culpabilité. J’ai trouvé quelques longueurs dans le chapitre sur la maternité, mais celui sur le travail était d’une pertinence et d’un efficacité exceptionnelle. Bref, je recommande vivement !
lesheuresretrouvees
• Il y a 1 mois
Mona Chollet sonde dans son essai les mécanismes de cette culpabilisation qui empoisonne bon nombre de lecteur.rices, et l’autrice elle-même : « Le chef tyrannique est dans ma tête. Il s’accroche. » On a plaisir à retrouver sa plume fluide et limpide, si agréable à lire, et son humilité. Mona Chollet prouve en l’adoptant pour la première fois que l’écriture inclusive ne heurte en rien la lecture. Sa réflexion est, comme dans ses essais précédents, richement documentée, et mêle références savantes et exemples concrets, parfois personnels. Elle cite aussi bien saint Augustin, Alice Miller, bell hooks que Simone Biles. Le propos est peut-être moins percutant que dans Sorcières ou Beauté fatale, néanmoins Résister à la culpabilisation a le mérite de dénoncer un fonctionnement psychique dévastateur largement partagé et normalisé. Mona Chollet commence par saper les fondements historiques et religieux de la culpabilisation féminine. Puis, elle perd un peu de vue son sujet dans le second chapitre puisqu’il s’attaque aux débats éducatifs actuels - notamment portés par Caroline Goldman - qu’il faudrait selon elle recentrer sur l’enfant. Les chapitres suivants consacrés à la culpabilisation des mères et des travailleurs auxquels on demande toujours plus d’abnégation sont les plus intéressants. L’autrice s’y attelle avec brio à « démanteler la culture du surmenage » : « Nous devrions changer ce rapport masochiste et compulsif au travail, perdre l’habitude de mesurer l’intensité de notre engagement aux plumes que nous y laissons. Nous devrions questionner une mystique de la souffrance qui va trop souvent de soi – et qui est une aubaine pour les exploiteurs. » En déconstruisant ainsi les rouages de cette voix intérieure accusatrice et moralisatrice, Mona Chollet, à défaut de nous en prémunir pleinement, offre une sororité salvatrice et invite à plus d’indulgence envers soi et autrui. « Il faudrait préserver un noyau d’amour de soi qu’on ne laisse pas arracher, qu’on protège, avec la certitude qu’on en a le droit, et même le devoir. » Quel précieux conseil !
PaskaBond
• Il y a 2 mois
J’ai écouté le livre de Mona Chollet en audiobook sur Spotify, et il s’apprécie comme un excellent podcast : toujours très bien documenté, enrichi d’exemples à la fois personnels et universels, et d’une grande pertinence. J’ai particulièrement été captivée par la première partie, qui explore les origines religieuses du sentiment de culpabilité omniprésent dans nos sociétés. En revanche, j’ai un peu décroché pendant la section consacrée à la culpabilité maternelle. Cela dit, les 9 heures d’écoute en valaient vraiment la peine et donnent matière à réfléchir !
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Essais
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- EAN
- 9782355222146
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- Collection ou Série
- ZONES
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 272
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- Dimensions
- 206 x 142 mm
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20,00 € Grand format 272 pages