Sauver le progrès : Le livre de Peter Wagner

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La Découverte

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Le progrès n'a aujourd'hui plus d'attrait. Il ne fait plus consensus pour les " progressistes ". Le doute légitime vis-à-vis du progrès technique et économique a renforcé, à son insu, le discours hégémonique sur l'absence d'alternatives et sur la fin de l'histoire. Afin de conjurer cette malédiction, Peter Wagner a conduit une enquête à conceptuelle, historique et sociologique qui vise à redéfinir, pour celles et ceux qui souffrent du présent, les contours d'un futur désirable.

Si l'idée de progrès a guidé l'action sociale et politique moderne depuis les Lumières, elle s'est aujourd'hui considérablement affaiblie. Y compris parmi les insatisfaits de la réalité actuelle, le mot même de progrès a perdu son sens. Progrès de quoi ? Progrès pour qui ? Progrès vers quoi ? Qui peut encore répondre à ces questions ? Que le progrès n'ait plus d'attrait ni de contours, qu'il ne fasse plus consensus pour les " progressistes " est un facteur central de la fermeture actuelle des possibles. Le doute légitime vis-à-vis du progrès, en particulier technique et économique, a renforcé à son insu le discours hégémonique sur l'absence d'alternatives et sur la fin de l'histoire. Afin de conjurer cette malédiction durable, Peter Wagner a conduit une enquête à la fois conceptuelle, historique et sociologique, qui vise à redéfinir ce que pourrait être un futur désirable pour celles et ceux qui souffrent du présent.
Selon Wagner, le progrès est la fois nécessaire et possible, et doit être réactivé à partir de deux matrices que sont la critique et l'imagination. Mais, pour penser le progrès de demain, il faut aussi se défaire de ses conceptions eurocentrées, qui ont dominé l'imaginaire des modernes. L'ouvrage est donc attentif à la multiplicité des définitions du progrès, au Nord comme au Sud, en Amérique latine et en Afrique du Sud, comme dans les anciens pays communistes et en Asie. Au fil de ce parcours, il offre un commentaire raisonné de la plupart des théories politiques qui se sont développées à l'échelle globale au cours des dernières décennies. L'émergence d'une capacité à l'autodétermination collective apparaît, au terme de l'enquête, comme la condition, mais aussi l'horizon, de tous les autres progrès possibles.

De (auteur) : Peter Wagner
Traduit par : Nathalie Karagiannis

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Expérience de lecture

Avis des libraires

Grande figure de la sociologie allemande, enseignant à Barcelone, Peter Wagner reste curieusement et injustement méconnu dans l'Hexagone. (...) Dans son dernier essai, il soulève une question cruciale pour notre époque : faut-il jeter l'idée de progrès avec l'aveu des méfaits sociaux et écologiques qui lui sont associés ? Sa réponse est négative, comme le suggère le titre, mais l'essentiel réside dans la manière dont il la développe.|Igor Martinache
Alternatives Economiques
Le progrès ne fait plus rêver. L'élan vers un avenir meilleur a aujourd'hui disparu au profit d'une gestion désabusée du présent. Et pour cause. Les inégalités sociales, le chômage de masse, les catastrophes environnementales et la crise démocratique ont douché tous les espoirs d'amélioration hérités du XVIIIe siècle. Et laissé la société désorientée.
Doit-on congédier l'idée des Lumières sous prétexte que les révolutions scientifiques, industrielles et politiques se sont accompagnées d'effets pervers ? Est-on désormais condamné à combattre les régressions et à défendre les acquis du passé ? Dans son nouvel ouvrage, le sociologue allemand Peter Wagner prend acte de la fin d'un mythe mais ne s'avoue pas pour autant vaincu. Son but " Sauver le progrès ".
|Marion Rousset
L'Humanité Dimanche
Qui pour y croire encore vraiment ? Le progrès a perdu son aura : pour beaucoup, c'est une chimère dépassée, sans cesse démentie par les avanies du monde. Et pourtant, soutient Peter Wagner, la notion mérite qu'on la sauve, moyennant un sérieux lifting théorique. Le sociologue allemand revient sur l'émergence de l'idée dans l'Europe des Lumières, croisant les différentes dimensions qui lui sont associées (progrès scientifique, économique, social, politique...). Conçu comme une force, une marche irrésistible vers la transformation positive de la société, le progrès a souvent justifié des formes de domination (sur la nature ou les peuples colonisés, par exemple). En ce sens, il doit être congédié pour Wagner, qui entend néanmoins rester fidèle au projet même de la modernité, soit la conquête de l'autonomie. D'où la refonte proposée : l'aspiration au progrès est légitime si celui-ci vise essentiellement la lutte contre les aliénations et la construction d'une " capacité d'agir collective démocratique ".
|M. D.
Philosophie magazine
Le nouvel ouvrage du sociologue allemand Peter Wagner, dont les travaux sur la modernité ont fait date, s'articule autour d'une disparition, celle de l'idée de progrès. Il ne s'agit pas d'un épisode parmi d'autres de la vie des idées, mais d'un fait majeur, intervenu, d'après l'auteur, au cours du dernier tiers du XXe siècle, et qui marque une rupture historique, surtout sensible dans les sociétés occidentales où était née cette idée " salvatrice ". Introduite par les Lumières, elle avait promis une double émancipation: à l'égard des forces de la nature et de la contrainte de rareté, grâce à la croissance illimitée de la connaissance et de ses applications ; à l'égard des formes politiques de domination qui avaient jusque-là prévalu, remplacées par la démocratie, la citoyenneté et l'État de droit.
|Luc Boltanski
Le Monde des Livres
En ces temps pessimistes et de remise en cause des idéologies passées, il est presque devenu un gros mot. Parler de progrès, c'est passer au pire pour un vieux stal, au mieux pour un imbécile heureux. Dans son dernier ouvrage, paru le 6 octobre aux éditions La Découverte, le sociologue Peter Wagner, théoricien social et politique, professeur à l'université de Barcelone, propose de Sauver le progrès. Défini depuis les Lumières comme sens de l'histoire, il semble s'être arrêté, d'où une désorientation de la vie publique dans les sociétés occidentales. Malgré son abandon par la tradition marxiste comme par la tradition libérale, le progrès peut encore être pensé, estime le chercheur : via le développement d'actions collectives, la lutte contre les dominations sociales informelles et un combat de l'exploitation démesurée de l'être humain et de la nature.
|Élodie Boissard
Libération
On peut reprocher à Peter Wagner de ne pas détailler d'avantage les moyens concrets de développement de l'agir démocratique ou de revenir plus longuement sur des expériences historiques esquissant les traits d'une société véritablement autonome, mais on peut également le lui pardonner au vu de la richesse de ses réflexions et de l'effort synthétique et didactique de son travail qui, quoique parfait très exigeant d'un point de vue théorique, reste abordable. Du moins son pari est-il tenu, et ressort-on de cette lecture avec la conviction que " le progrès demeure à la fois nécessaire et possible ".|Philippe Vion-Dury
Socialter
La notion de progrès suscite le doute, il est temps de la réinventer : tel est le vaste et passionnant projet du sociologue allemand Peter Wagner. " Un des rêves de la raison telle qu'envisagée par les Lumières était que l'humanité se mette sur le chemin du progrès perpétuel. Deux siècles plus tard, nous ne savons que faire ce rêve. " Un tel diagnostic sert de point de départ au nouvel essai du sociologue allemand Peter Wagner, déchiffreur de la modernité, dialoguant avec la théorie critique de l'école de Francfort, et qui enseigne à Barcelone. Le livre sort pourtant au moment où le camp du progrès semble trouver, en France, une nouvelle incarnation publique, à travers la polarisation du débat d'idées entre intellectuels progressistes et réactionnaires : Patrick Boucheron contre Alain Finkielkraut, pour le dire vite. A en croire même certains politiques, comme Emmanuel Macron, le clivage entre progressistes et conservateurs aurait rendu obsolète celui entre la gauche et la droite. Alors, crépuscule ou renaissance ? Épuisement ou reconstruction ?
Sauver le progrès. Comment rendre l'avenir à nouveau désirable tombe à pic, en incarnant ce mouvement de balancier. Selon l'auteur, le moment est en effet venu de repenser et de réinventer la notion de progrès, définie généralement comme l' " amélioration des conditions de vie des êtres humains, y compris dans leurs formes d'organisation sociale "... Une définition qui allie l'individuel et le collectif mais qui est sans cesse mise à l'épreuve par les allers-retours de l'Histoire, les dynamiques régressives et les multiples types de domination. Rappelant que le progrès réside depuis les Lumières dans une articulation " entre liberté et raison ", le sociologue né en 1956 invente un récit pédagogique qui met en scène les différentes formes : le progrès du savoir et le progrès économique (le progrès entendu comme un mécanisme), et le progrès social et politique (entendu comme une lutte).
Qu'on se rappelle, par exemple, le temps où Newton se voyait juché sur les " épaules des géants " : " Au cœur de la conception forte du progrès, note l'auteur, se trouve l'idée que la connaissance de la nature se construit par accumulation et avancées successives, si bien que chaque nouvelle génération y a un accès supérieur à la précédente "... Une vision à refonder aujourd'hui, pour poser la question clé selon le sociologue : quel progrès pour demain ?
|Juliette Cerf
Télérama

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Essais
  • EAN
    9782707183668
  • Collection ou Série
    L'horizon des possibles
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    192
  • Dimensions
    206 x 141 mm

L'auteur

Peter Wagner

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15,00 € Grand format 192 pages