School business : Le livre de Arnaud Parienty

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La Découverte

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Au vu des sacrifices financiers consentis par certains parents, on réalise que tous les moyens sont bons dans la féroce compétition qui mène aux diplômes les plus prestigieux. À partir de son expérience personnelle et de nombreux exemples concrets, l'auteur montre combien nous avons basculé dans une autre école, ni publique, ni gratuite, ni méritocratique.

Lorsque après avoir enseigné en ZEP l'auteur est muté dans le lycée prestigieux d'un quartier chic, il découvre à quel point l'école est gangrenée par l'argent. Quand on a été élevé dans l'idée que l'école française se devait d'être publique, gratuite et méritocratique, c'est un vrai choc culturel.
La compétition pour accéder aux meilleures formations est devenue féroce. Elle angoisse les parents, prêts à de lourds sacrifices pour assurer l'avenir de leurs enfants. Dans cette course effrénée, tous les moyens sont bons : déménager pour intégrer les établissements réputés, payer des formations coûteuses, du soutien scolaire et autres coaching, stages à l'étranger et préparations aux concours. Quant au tourisme scolaire, il permet de contourner la sélection pour obtenir des diplômes prestigieux.
Certes, " petits cours " et écoles payantes ne datent pas d'hier. Mais un inventaire systématique montre que nous avons changé d'échelle et que notre système éducatif en est complètement transformé. Des groupes financiers achètent et revendent des écoles par dizaines. Les universités elles-mêmes multiplient les formations payantes. L'énorme pression du chômage des jeunes, l'appauvrissement de l'État et le dynamitage des diplômes par la construction européenne sont passés par là. Un état des lieux édifiant.

De (auteur) : Arnaud Parienty

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Expérience de lecture

Avis des libraires

Cours privés, coaching, tutorat, soutien scolaire durant les week-ends ou les petites vacances, voyages linguistiques, prépas spécialisées à plusieurs milliers d'euros... Mais aussi contournement des formations complexes ou à numerus clausus (dentaire, médecine, vétérinaire...) via de coûteuses universités privées espagnoles roumaines ou belges, grâce à la reconnaissance des diplômes dans toute l'Europe. Bien des parents ne peuvent se permettre de tels " investissements ". Agrégé de sciences économiques et sociales, Arnaud Parienty a été de nombreuses années professeurs en ZEP. Lorsqu'il rejoint un établissement parisien d'un quartier chic, il découvre des élèves gâtés qui bénéficient ou vont bénéficier de toutes ces onéreuses voies parallèles. L'enseignant va donc observer au plus près " l'influence de l'argent sur le parcours semé d'embûches qui mène du berceau à l'emploi ". Lui qui avait été élevé " dans l'idée que l'école française se devait d'être publique, gratuite et méritocratique " décide alors d'enquêter sur notre système éducatif " complètement transformé " par cette intrusion de l'argent.
|Politis
Olivier Doubre
L'éducation est désormais une " activité de service à haute valeur ajoutée ", un bon moyen de gagner très vite beaucoup d'argent. Se pourrait-il que ce phénomène touche un jour la France ? C'est déjà le cas. [...] La France, si fière de son école gratuite et méritocratique, ne résiste pas au phénomène mondial de marchandisation du savoir. C'est l'un des enseignements les plus frappants de School Business, l'enquête d'Arnaud Parienty sur l'argent dans le système éducatif. Fort de trente ans de carrière, en ZEP comme dans les lycées cossus de la capitale, ce professeur de sciences économiques et sociales observe toutes les conséquences des inégalités financières. Son ouvrage chemine de l'inévitable analyse de la carte scolaire jusqu'au marché mondialisé des études supérieures. La structure même du livre met en perspective ce constat vertigineux: de la maternelle à la vie active, l'argent oriente les parcours, sur tous les plans. Contournement de la carte scolaire, enseignement privé, cours particuliers, réseaux... Pour la plupart ces phénomènes ne sont pas nouveaux mais l'ouvrage d'Arnaud Parienty remet à plat, sans passion, les problèmes concrets de l'inégalité scolaire: qu'est-ce qui fait un bon établissement ? Progresse-t-on mieux dans une bonne école ? Pourquoi les enfants riches, même mauvais élèves, sont-ils généralement sauvés par les langues étrangères ? Le cœur de l'enquête est cependant l'étude d'une course au profit inédite. L'éducation est devenue un marché lucratif. [...] Dans ce tableau peu reluisant d'un système dominé par l'argent, l'auteur ne porte jamais de jugements sur les familles. Au contraire, il analyse avec finesse l'engrenage qui les pousse à dépenser. [...] L'une des véritables forces de cette cartographie du système éducatif est de démonter, chiffres à l'appui, que les classes moyennes font les frais de cette différenciation par l'argent.
|Violaine Morin
Le Monde des livres
On sait depuis Bourdieu que le système éducatif, sous son apparence méritocratique, est un outil de reproduction sociale qui repose sur la détention d'un capital intellectuel et social. Dans School Business, Arnaud Parienty agrégé en sciences économiques et sociales, pousse plus loin l'analyse. Pour cet enseignant dans un " grand " lycée parisien, la compétition scolaire ne passe plus seulement par la culture générale, les codes sociaux, le réseau ou la maîtrise des arcanes du système. Tout ce capital immatériel est nécessaire mais plus suffisant. Désormais, il faut y ajouter du capital tout court.
L'Expansion
Ce n'est malheureusement plus un scoop : la France possède l'un des systèmes scolaires où l'origine sociale des parents compte le plus dans la réussite des enfants. Être né dans un milieu social favorisé est un passage quasi obligé pour avoir accès aux bons établissements et aux formations d'excellence. Et pour cause : dans cette compétition exacerbée, les cours particuliers, les " coachings " de langues et autres prépas privées, au coût astronomique, tiennent désormais un rôle crucial. Ce constat inquiétant a sauté aux yeux d'Arnaud Parienty, professeur d'économie passé d'une ZEP à un des lycées d'Île-de-France les plus huppés. Durant des mois, il a observé ce qu'il appelle le " school business ", véritable course effrénée à la réussite qui accentue les inégalités avec les élèves des classes populaires et plus largement avec ceux qui n'auront pas les moyens de suivre financièrement. Un phénomène qui gangrène le système scolaire.
|Sylvie Ducatteau
L'Humanité
Préparations aux grandes écoles, soutien scolaire, initiation à l'anglais dès la crèche, coaching pour le bac ou l'orientation... Le marché privé de l'éducation, pléthorique, forme une " école de l'ombre " à laquelle Arnaud Parienty, professeur d'économie dans un lycée huppé de l'Ouest parisien, vient de consacrer une enquête minutieuse dans un livre. " Une offre privée diverse et efficace a explosé ces dernières années ", constate l'auteur. Une offre nourrie par " la volonté désespérée de faire entrer son enfant dans l'ascenseur social ". Il n'y a pas que les riches qui payent des cours particuliers à leurs enfants. Mais seuls certains possèdent suffisamment pour offrir, en plus du soutien scolaire, des séjours linguistiques à l'étranger (garantie de quelques points supplémentaires pour de futurs oraux), une prépa à côté de la fac de droit ou de médecine, ou encore une prépa avant des écoles de commerce pas forcément très sélectives scolairement mais dont le diplôme promet une bien meilleure insertion professionnelle que l'université. Au bout du compte, tous ces coups de pouce " font système ", pense-t-il, en introduisant " une discrimination par l'argent ". Au bout de ces chaînes se trouvent les prépas aux concours et aux examens de l'enseignement supérieur. Il en existe de deux types, selon Arnaud Parienty : celles qui donnent accès " aux métiers qui font rêver, comme médecin, journaliste, les professions du Web ou du design, énumère-t-il. Et celles qui forment à des professions où le taux de chômage est très faible, comme le commerce ou le paramédical ". Leur développement ressemble à une fuite en avant : " A partir du moment où il y a un concours, il y a une pression concurrentielle, résume Arnaud Parienty. Si certains élèves prennent des cours à côté de la fac de médecine, par exemple, les autres vont se sentir obligés de faire la même chose, pour ne pas être désavantagés. " Un réflexe d'autant plus important en France, " un pays obsédé par les diplômes, qui définissent plus qu'ailleurs presque toute la carrière ".
|Christel Brigaudeau
Le Parisien - Aujourd'hui en France
Vous voulez que vos enfants réussissent. Très simple : sortez le carnet de chèques. Tout est désormais prévu : écoles maternelles bilingues, cours de soutien, lycées huppés, école de kiné ou d'aides-soignantes où les frais de scolarité peuvent atteindre des milliers d'euros par an... A condition d'en avoir les moyens, il est désormais possible de s'acheter une scolarité complète, y compris en contournant les obstacles trop " scolaires " qui se dresseraient sur la route de vos chérubins. Témoin ces jeunes des beaux quartiers qui vont faire leurs études de médecine en Espagne, où les diplômes sont plus facile à obtenir, à condition tout de même d'être capable de verser les 50000 euros que cela représente au total... Voilà le tableau effrayant dressé par Arnaud Parienty dans son ouvrage School business.
|Jacques Littauer
Charlie Hebdo

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Fiche technique du livre

L'auteur

Arnaud Parienty

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10,00 € Poche 216 pages