Spinoza - L'homme qui a tué Dieu : Le livre de José Rodrigues Dos Santos

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Comment Spinoza a inventé le monde moderne.

Amsterdam, 1640. Un homme est excommunié de la communauté juive portugaise pour avoir remis en question les Saintes Écritures. Le jeune Bento de Espinosa assiste à la scène et l'épisode fait germer en lui un doute. Et si tout ce qui est écrit dans la Bible était faux ? Ce soupçon va lancer Bento dans la plus grande quête intellectuelle qui soit. Qui a écrit les textes sacrés ? Qui est vraiment Dieu ? Qu'est-ce que la nature ? Parce que toutes ces questions sont révolutionnaires pour leur temps, le jeune Spinoza va bientôt en payer le prix. Les Juifs autant que les chrétiens l'accusent d'hérésie et commencent à le persécuter...

De (auteur) : José Rodrigues Dos Santos
Traduit par : Catherine Leterrier

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Expérience de lecture

Avis des libraires

" Un récit passionnant, plein d'enseignements. Éclairant, jamais ennuyeux. "
Ouest France
" À découvrir sans tarder. "
La Marseillaise

Avis Babelio

Cale92

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

La vie romancée du philosophe et scientifique. Un texte fluide et enrichissant ! Bento nous raconte l’évolution de sa foi, ses réflexions et son environnement qui forgent ses écrits. Redécouverts plus tard, ses théories restent très actuelles et passionnantes.

bdeguillebon64

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Le titre français de cet ouvrage est beaucoup plus provocateur que le titre initial en portugais « o segredo de espinosa ». Mais quand on lit le livre, on comprend bien pourquoi le choix du titre . Spinoza ( 1632- 1677) a développé une réflexion philosophique très moderne pour nous , mais complétement révolutionnaire pour son époque, remettant en cause les dogmes des religions qui coexistaient ( et parfois s’affrontaient ) en Europe à l’époque. Sa pensée était tellement éloignée de la pensée religieuse de l’époque que beaucoup l’ont accusé d’être athée. JR Dos Santos, journaliste et écrivain à succès de thrillers érudits, a fait un roman de la vie de Spinoza, mais un roman étayé par de nombreuses sources. De plus, il a utilisé les discussions entre Spinoza et ses proches, mais aussi des penseurs et scientifiques de son époque, comme Hobbes, l'astronome Huygens et le philosophe allemand Leibniz, pour nous présenter de manière très pédagogique l’essentiel de la pensée de Spinoza. Bento de Espinosa est le fils d’une famille juive portugaise obligée d’émigrer au Pays Bas pour fuir l’inquisition catholique au Portugal. Remarqués par les rabbins de sa communauté pour son exceptionnelle précocité intellectuelle, il leur pose (et se pose) rapidement des questions dérangeantes, en s’appuyant sur la raison ( il sera très inspiré par la pensée de Descartes ) : il n’est pas convaincu que la Torah soit un écrit venant de Dieu, l’existence des miracles ne lui semble pas logique ,les lois de Moïse ne lui paraissent pas des lois divines, mais plutôt des codes servant à réguler la société. Cette remise en cause des dogmes du judaïsme va lui valoir le « cherem » (une forme d’excommunication pour les juifs) , c'est-à-dire l'exclusion complète de sa communauté (y interdiction de voir sa famille proche, ses frères et ses sœurs). A partir de là, il va vivre une vie ascétique intégré à la communauté néerlandaise dans laquelle il trouve des disciples et des amis, et en développant une petite activité de production de lentilles optiques. Heureusement pour celui que les néerlandais appellent Benedictus, le gouvernement néerlandais de Johann de Witt est très libéral et tolérant ce qui lui permet de développer sa pensée avec son cercle d’amis. Toutefois sa pensée qui remet en cause les dogmes religieux que ce soit juifs ou chrétiens, n’est pas du gout des predikanten, gardiens zélés du protestantisme, qui l’accusent d’hérésie. Il doit donc être très prudent dans ce qu’il dit et ne publie que très peu. Et ce qu’il publie est en latin pour ne pas trop provoquer. Le gouvernement de Johann de Witt ayant été renversé par Guillaume d’Orange en 1672, l’intolérance religieuse revient et la situation de Spinoza devient de plus en plus risquée car il est toujours la cible des fanatiques religieux. Par prudence, il ne publiera pas ses œuvres majeures, dont l’Ethique. Elles seront publiées par ses amis après sa mort. De constitution très faible (probablement tuberculeux avec des complications liées à la silicose générée par son activité de polissage de lentilles optiques), il meurt en 1677. Pour compléter toutes les indications sur la pensée de Spinoza fournies tout au long du roman, l’auteur fait une note finale, synthèse très utile de la pensée de Spinoza et des prolongements de cette pensée chez les philosophes du 18ième au 20ième siècle. Qu’y-a-t-il dans la pensée de Spinoza qui ait tant choqué les religieux de son époque, qu’ils soient juifs ou chrétiens ? Le plus important est peut être que contrairement à ses contemporains qui avaient une vision d’un dieu « surplombant », qui fournissait des textes ( la Bible , la Torah …) pour guider les hommes , qui était capable de tordre les lois de la nature pour faire des miracles, Spinoza avait une vision d’un Dieu présent partout, à la fois dans la nature et dans l’homme et beaucoup moins « interventionniste ». A partit de ce postulat d’un Dieu complétement différent de ce que l’on trouvait dans les religions de l’époque , il a tiré des conclusions qui ont scandalisés ses contemporains - D’abord , il a remis en cause le caractère divin de textes comme la Bible ou la Torah. Pour lui, ce sont des textes rédigés par des humains qu’il faut remettre dans le contexte de l’époque et surtout ne pas prendre au pied de la lettre « pour comprendre la Bible, il faut l’étudier avec les mêmes méthodes que celles utilisées pour étudier la nature » Ensuite si Dieu est présent dans la nature, il n’y a aucune raison qu’il intervienne pour modifier les lois de la nature, ce qui exclut l’existence de miracles. « tout dans la nature s’explique par des lois naturelles » Pour Spinoza, l’âme n'existe pas. Ce qui existe, c'est l'esprit qui n'est pas séparé du corps et qui disparaît lorsque nous mourons. « il n’y a pas d’immortalité , ni de résurrection » Dans la pensée spinoziste, l’homme n’est pas au centre de l’univers . Il est « aussi naturel qu'une souris, une pierre ou un grain de poussière…. il n’a rien de spécial dans le tableau général de la nature ». Enfin, considérant que beaucoup de religions « prêchent des superstitions », il a proposé un système fondé sur la raison, voire sur la science. « Ce concept a ainsi contribué à l’émergence ou au développement d’un nouveau type de religions, les religions politiques tels que la libéralisme, le socialisme , le nationalisme » Alors, la question que pose l'auteur est la suivante : Spinoza a- t-il tué Dieu ? Pour certains, Spinoza n'était pas athée, mais pour d'autres, en assimilant Dieu à la nature, il n’a conservé le mot Dieu que compte tenu du danger qu'il y avait à son époque de nier son existence. Un ouvrage passionnant pour à la fois comprendre la vie d’un philosophe qui est allé au bout de ses idées, se mettant en danger dans une période de faible tolérance religieuse, et découvrir un tournant de la pensée philosophique qui a conduit à des modes de pensées que nous avons aujourd’hui.

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MIP

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Un livre très dense sur la vie romancée de Spinoza. De sa jeunesse avec la perte de sa maman jusqu'à son décès. Une vie d'apprentissage dans un premier temps des textes de la Tora puis des textes d'autres auteurs plus modernes qui ont participé à aiguiser son sens critique sur sa vision du monde, de Dieu, de la place de l'homme. L'auteur montre bien l'évolution de la pensée du philosophe. Ses pensées qui l'exposent aux condamnations de sa communauté et aux lois de son pays. Même si Amsterdam était plutôt libérale, les développements de Spinoza dépassaient toutes les limites. Même si c'est romancé, on imagine bien Spinoza dans sa vie, ses réflexions, ses rencontres avec ses amis, sa maladie. Au fil de sa vie, on découvre ses pensées qui sont plutôt bien expliquées et vulgarisées. Adhèrera qui voudra.

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MAPATOU

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Rendre la philosophie de Spinoza accessible tout en découvrant sa vie, c’est le pari réussi de J.R. Dos Santos. Au 17ème siècle, à Amsterdam, qui fait alors partie des Provinces Unies, est installée une grande communauté juive portugaise. C’est là que naît et grandit Bento de Espinosa dans une famille croyante et pratiquante. Le jeune garçon suit les cours à la synagogue où son esprit critique et sa grande intelligence sont vite remarqués. La carrière de rabbin semble faite pour lui. Mais en grandissant le jeune homme se pose beaucoup de questions, notamment en ce qui concerne la Bible. Alors qu’il n’a eu tout au long de sa jeunesse que très peu de contacts avec les Néerlandais, si ce n’est les nourrices engagées par son père, Bento se met à fréquenter en cachette une librairie où des réunions sont organisées par des chrétiens. Il veut comprendre leurs idées libérales et pour cela il n’hésite pas à apprendre le latin. Le jeune homme joue un jeu dangereux car sa communauté interdit formellement tout échange autour des questions religieuses avec les païens. Il est conscient qu’il risque un « cherem », c’est à dire l’excommunication et l’exil de sa communauté. Mais l’attrait des idées, de la réflexion est plus fort que tout. Spinoza va pousser la logique et la raison jusqu’à leurs extrêmes, faisant parfois preuve d’imprudence. Il en paiera le prix fort : un cherem sera prononcé à son encontre ; plus aucun membre de sa communauté ni de sa famille ne sera autorisé à lui adresser la parole et il devra s’installer au milieu des Néerlandais. Mais là aussi ses idées dérangent. Toute sa vie, il sera en danger d’être emprisonné et torturé par l’Inquisition. Parmi les idées qu’il a défendues, celles de sa méthode d’interprétation des Ecritures par la raison et celles sur la libre pensée de chaque individu ont été son fer de lance. » Les théologiens passent leur temps à essayer de voir comment extraire leurs idées du texte sacré, en les légitimant par l’autorité divine. Ils utilisent la Bible pour dire ce qui les arrange (…) A ces maux, il faut ajouter la superstition, qui apprend aux hommes à mépriser la raison et la nature, ainsi qu’à n’admirer et ne vénérer que ce qui répugne à toutes deux. « » Ne doute jamais du pouvoir d’une bonne idée. Les gouvernements les plus tyranniques sont ceux qui transforment les opinions en crimes, car tous les individus ont un droit inaliénable sur leurs pensées. Un gouvernement qui tente de contrôler les esprits est tyrannique. Vouloir imposer le vrai et le faux constitue un abus de pouvoir et une usurpation des droits des citoyens. La pensée de tout un chacun est sienne, et il y a autant de modes de pensée que de goûts dans la nature. « Voilà qui résonne encore dans notre monde actuel. On a accusé Spinoza d’être hérétique. C’est faux. Sa conception de Dieu n’était pas celle d’un dieu qui punit mais celle du divin présent partout dans la Nature.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Historique
  • EAN
    9782266342933
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    720
  • Dimensions
    178 x 111 mm

L'auteur

José Rodrigues Dos Santos

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