Tant que fleuriront les citronniers : Le livre de Zoulfa Katouh

C’est un roman très difficile à lire - plusieurs d’entre vous m’ont dit avoir arrêté au bout de quelques chapitres à cause de la dureté de ce qu’on lit - mais c’est en même temps la réalité de tout un peuple (et plus d’un d’ailleurs), alors oui c’est violent, sanglant, terrifiant, mais ça me semble aussi important de réaliser à quel point c’est réel et pas si loin de chez nous. Ce roman le fait très bien, et si j’ai beaucoup pleuré, j’ai aussi grandement souri parce que Salama, Layla et Kenan sont des personnages solaires et plein d’espoir. J’ai été très touchée par tout l’amour et toute la foi qui priment malgré un quotidien indicible #128153; Je ne peux que vous recommander ce roman qui humanise d’autant plus ce qu’on peut déjà voir sur nos écrans : pour ne pas oublier, pour aider si on le peut #127819;

[masquer]Ce livre est bouleversant,et j'ai pleuré du début jusqu'à la fin. Je trouve que Salama est à la fois très forte et très fragile, car elle a quand même soigné plusieurs personnes avant de ne plus être stable psychologiquement. Elle m'as aussi extrêmement touchée quand on a découvert que Layla était en fait morte depuis longtemps. Je trouve aussi qu'elle et Kenan sont très mignons et qu'ils vont très bien ensemble.[/masquer]

Update : Cette critique a été rédigée la veille de la fuite de Bachar el-Assad de la Syrie, mettant fin au régime des Assad. Je vous encourage vivement à lire ce livre pour mieux comprendre ce qu'il s'est passé en Syrie de 2011 au 8 décembre 2024. Le roman aborde avec sensibilité et puissance la révolution syrienne de 2011 et ses conséquences dévastatrices. Zoulfa Katouh réussit à bien retransmettre les émotions causées par ce conflit, tout en rendant hommage à la résilience et à l'humanité des personnes qui le vivent. Pour une première découverte de Zoulfa Katouh, ce roman m'a laissé une impression contrastée, mais globalement marquante. Dès l'instant où l'on aperçoit la couverture et le titre, on est attiré par leur beauté et leur promesse : ils donnent immédiatement envie d'ouvrir le livre et de plonger dans l'histoire. Au départ, j'ai eu du mal à entrer dans le récit, notamment à cause de Khawf, l'ami imaginaire de Salama, que j'ai trouvé déroutant. Ne comprenant pas d'emblée qu'il s'agissait de la manifestation de son subconscient, j'ai eu l'impression que l'histoire allait dans une direction inattendue. Cependant, au fil des pages, le rôle de Khawf s'éclaire et prend tout son sens. Cependant, le rythme du début du roman est lent, presque stagnant. Salama est enfermée dans ses doutes, ruminant sans cesse la question de partir ou rester. Entre cela et Khawf, j'ai bien cru devoir abandonner ma lecture. Mais je me suis accrochée, en me disant que l'autrice, souhaitait nous faire ressentir l'incertitude et les traumatismes de Salama. L'arrivée de Kenan marque un tournant dans l'histoire (enfin !). À partir de ce moment, le rythme s'accélère, les événements s'enchaînent, et l'histoire devient plus captivante. Kenan apporte une énergie nouvelle au récit, permettant à Salama de se projeter dans son futur départ. Le moment qui m'a particulièrement “sonné” est celui où l'on découvre que Layla, sa meilleure amie et belle-soeur avec qui Salama cohabite, est en réalité [masquer] décédée depuis cinq mois [/masquer]. Cette révélation bouleversante donne une autre dimension au roman, en mettant en lumière les mécanismes de survie psychologique que Salama a dû mettre en place pour continuer à avancer malgré tout. En résumé, malgré un début un peu lent et déroutant, ce roman s'avère être une lecture forte et poignante. J'ai vraiment appris tout au long de ma lecture sur la guerre en Syrie. Je recommande ce roman.

4.5/5 mais j'ai mis 5 étoiles pour les larmes versées