Tous mes hasards se ressemblent : Le livre de Déborah Garcia

Le dernier recueil de la jeune poétesse Déborah Garcia me laisse un peu dubitatif. Pourquoi ? Parce que sa syntaxe poétique est remplie de paradoxes, de contradictions et d'antinomies. L'autrice dans un style de poésie très particulier, écrit sous la forme d'un journal poétique, nous délivre son moi profond et tout ce qui l'empêche de vivre sereinement au quotidien. Au travers de douloureuses réminiscences amoureuses, amicales, familiales et un refus de s'accepter tel quel, la poétesse bouleverse le lecteur par ses émotions à fleur de peau, cherchant désespérément un chemin pour réaliser ses rêves de réussite, faire table rase du passé et enfin pouvoir se regarder dans une glace et dire : "j'y suis arrivé, maintenant, je vis l'esprit léger". Cependant, au fil des pages et des vers, on s'aperçoit que sa thérapie personnelle tourne un peu en rond, revenant sans cesse sur ses propos précédents, semblant être perdue dans son propre univers, où elle choisit volontairement de s'enfermer, afin de ne pas subir les néfastes influences de l'extérieur. Pour elle, seule l'acceptation de soi-même, d'aimer tel Narcisse sa personne intrinsèquement, est nécessaire pour se reconstruire, au détriment d'aimer d'autres êtres en amour, amitié ou familialement. L'autrice dans un raisonnement individualiste, se méfie du monde qui l'entoure tout en prenant conscience qu'elle ne peut y échapper, allant jusqu'à s'imposer une volonté permanente de garder le contrôle sur sa vie pour garantir sa liberté de choix, démarche exacerbée, là aussi sujette à caution, au contraire d'un vital lâcher-prise absolument salutaire pour vivre de façon apaisée. Au final, si on comprend ses profondes fêlures existentielles, ses recettes sont déconcertantes, au point qu'elle-même envisage une vraie thérapie pour s'en sortir et retrouver sa joie de vivre...