Tout le bonheur du monde : Le livre de Claire Lombardo

Dans leur belle maison de Chicago, David et Marylin s'aiment d'un amour ardent depuis 40 ans. Mais pour leurs quatre filles, Wendy, Violet, Liza et Grace, le modèle est écrasant : comment être à la hauteur quand on a grandi à l'ombre de parents toujours aussi épris l'un de l'autre à soixante ans qu'à vingt ? Chacune surfe sur ce traumatisme inversé à sa manière, entre complicité et vacheries, cachotteries et mensonges, échecs et aspirations. Jusqu'à ce que resurgisse Jonah, quinze ans, le douloureux secret de Violet. Ce livre m'a longtemps fait de l'œil, et j'ai décidé un beau jour de m'y plongé, car il faut l'avouer, le nombre de page peut en dissuader plus d'un ou une. Mais cette saga familiale digne d'un Desperate Housewife ou d'un Couple Parfait dévoile doucement ses secrets, ses hauts et ses bas. C'est captivant et les personnages, très bien développés, nous tiennent avec leur histoires. Il est vrai qu'on attend la fissure du couple, qu'on espère un craquage, une sortie de route, et qu'on enchaîne chapitre après chapitre en se disant, "ah c'est bon c'est là" et en découvrant autre chose. Il y a eu quelques rares passages qui perdaient en intensité mais sur 700 pages, ce n'est rien. Ce livre m'a fait pensé au film "le premier jour du reste de ta vie" mais en version américaine avec toutes les esclandres en plus et les travers dignes des américains. En tout cas si vous aimez les saga familiales, les immersions dans le quotidien et les scénario complexes, vous êtes au bon endroit. Un mélange d'amour, d'engueulade digne d'une bonne soeurerie, de dérapages non contrôlés, de crises de nerf, de cœurs brisés, de vengeance, de survie...

Je ressors déçue suite à la lecture de ce pavé de 700 pages dense. Pourtant cette histoire familiale avait tout de prometteur, la saga d'une famille composée d'un couple fusionnel à l'apparence parfaite et de leur quatre filles ayant chacune des difficultés à s'émanciper et à trouver leurs marques face à leurs parents. Mais trop de longueurs et un manque de rythme qui sur la longueur a fini par peser sur ma lecture. Et le titre aurait pu être "je suis désolé/e" , tant il y a de cette réplique dans le texte et de phrases non terminées dans les dialogues.

David et Marilyn ont quatre filles, "chacune avec sa couleur de cheveux et son degré d'inadéquation à la vie". L’une d’elle, Violet, a abandonné son premier bébé à la naissance, tandis que l’aînée, Wendy, a perdu le sien lors de l’accouchement. Ce qui ne facilite guère une relation déjà complexe entre les deux sœurs, intense mais pas simple du tout. Jonah, le fils non reconnu par Violet, et Wendy sont de beaux personnages, j’aurais aimé davantage les suivre, que ce soit plus creusé de ce côté-là. Il y a pas mal de longueurs au début du roman, des passages parfois un peu lisses, un peu plats, sans grand intérêt, un côté parfois un peu répétitif dans l’évocation des parents… Le livre aurait gagné à être plus concis par endroits, mais ce qu’il y a de bien, c’est qu’au fil des pages l’écrivaine semble acquérir une plus grande maîtrise narrative, et l’impression finale est bien meilleure que si on s’était arrêté à la moitié.

Cette fresque qui raconte la vie d’une famille américaine m’a à la fois captivée et déroutée. J’ai été touchée par la richesse des personnages, notamment par la diversité de caractère des filles, chacune étant unique et bien développée. Leur évolution au fil du récit est l’un des points forts du livre. Cependant, certaines longueurs et répétitions ont parfois alourdi ma lectures. De plus, je pense que l’écart culturel a joué un rôle dans mon ressenti, car certains personnages m’ont semblé difficiles à comprendre, voire parfois désagréables, et j’ai trouvé certains comportements proches de l’hystérie. Malgré ces quelques points négatifs, j’ai néanmoins passé un moment agréable avec ce roman, notamment grâce à la richesse des personnages et à la complexité de leurs relations.