Toutes blessent, la dernière tue : Le livre de Karine Giebel

Ce roman m’a mise une grande claque, rare sont les fois où je suis autant bouleversé par une lecture mais celui-ci m’a totalement prise au dépourvu. Je l’ai lu en 48h autant vous dire que je l’ai dévorée, je n’arrivais plus du tout à m’arrêter tellement il était prenant! On le commence, on a rapidement envie de savoir la suite malgré les horreurs… C’est l’histoire de Tama une jeune fille marocaine de 9 ans qui se retrouve vendue par son propre père, elle arrive en France avec une femme qui vas lui faire croire qu’elle vas pouvoir étudier ici, être libre… mais la réalité est tout autre… elle se retrouve escale d’une famille où elle vas subir des maltraitance à répétitions et mon dieu quand j’ai lu ça mon cœur c’est brisé plus d’une fois, je ne pensais pas que l’être humain était capable d’infliger de tels douleurs… Tout au long du roman on vas découvrir l’horreur que traverse Tama, mais aussi en parallèle nous avons l’histoire de Gabriel et leurs chemins vont être étrangement liés. J’étais très triste de laisser Tama, je n’oublierais jamais ma lecture tant elle a été poignante et m’a transcendé à tout jamais. Quand à l’auteure mais quel femme incroyable, si vous ne connaissez pas la plume de Karine Giebel je vous la conseille fortement, elle arrive à vous transporter à travers ses mots, à vous transpercer également. Sa plume est addictive et la lecture de son roman pour ma part a été très fluide. Je sais qu’il existe beaucoup d’autres romans de sa part, et je compte bien en lire d’autres!

Après avoir fini Glenn Affric, je me disais que l' émotion ne pourrait être plus forte ... Et pourtant, dès les premières lignes j' ai été emporté par cette histoire douloureuse comme tous les livres de l' auteure! Les larmes n' étaient pas loin... Impossible de lâcher avant de connaître le dénouement, et difficile ensuite d' oublier tous ces personnages qui font un parti de moi maintenant.

Ce roman est très prenant. Les chapitres courts s'enchainent avec 2 histoires en parallèle qui se rejoignent à la fin. L'auteur traite parfaitement les thèmes durs, très noirs mais celui-ci descend toujours plus bas dans les enfers de la noirceur de l'âme humaine : la claque est violente, et d'autant plus en lisant la dernière page de remerciements et qu'on confirme que tout cela existe... Et lorsqu'on a la chance de rencontre KG au salon du livre juste après et qu'on lui demande où elle va chercher tous ses thème, elle nous répond "dans la réalité..." Âmes sensibles s'abstenir, ce roman poignant est encore plus noir que "meurtres pour rédemption", il vous obsède jour et nuit, vous poursuit, vous bouleverse et vous fait pleurer... Bref, il est fabuleux, on n'en sort pas indemne et c'est surement là toute sa réussite : c'est un grand thriller psychologique, l'auteur ne s'essouffle pas !

Première expérience grand format avec notre amie Karine et il est peu dire qu’elle a été éprouvante. J’avais bien cerné son profil à travers deux de ses nouvelles qui m’avait laissé deviner le talent de l’autrice à manipuler le lecteur. Cette fois-ci, de nouveau, je n’ai pas été déçu. Madame fait partie de ceux et celles qui s’appliquent à mettre en lumière les pires saloperies de l’âme humaine, les plus noires et inavouables. Cette fois-ci, elle s’attaque à l’esclavagisme. Pas celui des livres d’histoire ou du XIXe siècle mais bien l’esclavagisme moderne, celui qui se passe à côté de chez nous, en France, dans des pavillons ou des banlieues, au sein de famille bien sous tout rapport. Quelques faits divers ont mis en évidence ce sujet ces dernières années. Dans ce livre, il s’agit d’enfants du Maghreb qui sont vendus par leur famille, rapatriés en France pour devenir bonnes à tout faire dans des conditions atroces. Le mot n’est pas galvaudé parce que le livre ne nous épargne aucun détail, aucun acte de torture physique ou psychologique. Pendant des dizaines, voire des centaines de pages, nous plongeons dans le sordide complet, les comportements les plus abjects. J’avoue avoir atteint mes limites au tiers du livre, avoir hésité à le lâcher, n’en pouvant plus de lire cette barbarie. Je ne pense pas que l’auteur ait péché par excès de voyeurisme mais a plutôt cherché à ne rien atténuer ou éluder pour que l’on puisse se rendre compte de ce qui peut se passer derrière les fenêtres d’une maison anonyme et tellement banale. D’ailleurs la réalité est parfois beaucoup plus sordide que n’importe quel scénario ou roman… Néanmoins, il faut avoir le cœur bien accroché et encaisser les coups comme la protagoniste, subir les différentes étapes de la descente aux enfers… Mais ce qui rend le roman finalement « digérable » et addictif est la construction intelligente en deux récits tressés l’un sur l’autre mais aussi par la capacité de l’autrice à nous proposer impasses et fausses pistes, pulvérisant chacun de nos espoirs ou de nos certitudes. On se laisse donc embarquer dans une belle mais chaotique histoire d’amour, seule éclaircie à laquelle se raccrocher pour nous laisser penser que la vie ne peut pas se résumer à cette misère affective… Du bel ouvrage, précis et documenté, même si j’ai presque bloqué vers le tiers du récit. Ame délicate et sensible, s’abstenir. Pour les autres, une vraie expérience de lecture sur un sujet de fond qui mériterait sans doute plus de considération de notre part.