" Un jour, Françoise Milewski s'est aperçue qu'il lui était impossible de citer les prénoms de ses oncles et de ses tantes, qu'elle ne connaissait que leur nombre: dix du côté de sa mère, six du côté de son père... Aussi la fille de Mendel Milewski et de Mirla Ryfman, née à Paris en 1947, a-t-elle décidé d'enquêter sur sa famille doublement polonaise. Une entreprise colossale - dix ans de recherches - qui l'a menée de Jérusalem à Varsovie en passant par New York et les shtetlekh (bourgades juives) de ses ancêtres. Le résultat est édifiant: un kaléidoscope d'itinéraires extraordinaires, qui retrace l'épopée des quelques rares survivants et, surtout, l'effroyable épreuve subie par les nombreux déportés, du ghetto aux camps. Au terme de sa quête, l'auteur, économiste de profession, nous livre un ouvrage passionnant, digne des Disparus de Daniel Mendelson, et, outil précieux pour les familles à la recherche de leurs racines, un site Internet hautement didactique. Tout y est: le détail de ses enquêtes généalogiques, photos et croquis à l'appui - et, à travers elles, l'histoire d'un peuple ballotté dans l'Europe entière - mais aussi la méthodologie employée, dûment étayée par les adresses électroniques de tous les centres d'archives utiles. Un véritable travail d'historienne. "
L'EXPRESS
" Née après la guerre d'immigrés polonais en France, l'auteure a entrepris cette enquête sur ses ancêtres pour en transmettre la connaissance aux siens et redonner une identité aux disparus de la Shoah. Répugnant à toute recherche d'effet dès lors qu'il s'agit de l'indicible, son écriture, immense par sa modestie, a la pureté du cristal. Elle rapporte ces simples éclats de vie, ces photos écornées, ces fiches d'identité aux termes barbares, ces mots à peine griffonnés, qui tissent le métier d'une mémoire, recréent le lien brisé des évènements remontés à la surface, de destins repérés dans l'ordre des naissances et des morts, et des êtres désormais sorti de l'oubli. "Travail ardu, délicat fait de tristesse et de joies secrètes", souligne Théo Klein dans sa préface. Ce livre parti à la conquête des branches disparues d'un arbre généalogique signe tout simplement une victoire posthume sur le nazisme. "
L'HUMANITÉ
" Avec ce "Yisker Bukh", ce livre du souvenir, Françoise Milewski perpétue la mémoire et transmet à ses enfants et ses petits-enfants, des fragments de vie, des reconstitutions par bribes sur les destins croisés des uns et des autres, une recherche exhaustive des moindres documents dans les archives polonaises, françaises, allemandes, israéliennes et américaines. Elle interroge des rescapés, des témoins. Elle visite ces shtetle'h désormais "judenrein", Falenica, Yablonna, Zelechow, Miedzeszyn, des lieux pleins de vie et d'espoir, devenus ghettoïsés puis dont les habitants furent tués sur place ou déportés à Treblinka. Un fil conducteur noue et dénoue l'enchevêtrement des itinéraires dans cette Pologne à la fois aimée, crainte et détestée, trop longtemps sourde et aveugle. Au-delà des inscriptions sur les pierres tombales à Bagneux, ces disparus demeurent des êtres vivants. Pour toujours, "Oyf eybik". Ils vivent et revivent grâce à Françoise Milewski. Merci Françoise ! "
ACTUALITÉ JUIVE
" L'ouvrage de F. Milewski ne se substitue ni au témoignage direct, ni au travail de l'historien, ni à la fiction du roman, comme elle le précise elle-même. Il s'agit d'une sorte de voyage dans le temps et dans l'espace à la recherche de noms, de prénoms, d'actes d'état civil, de maisons, de lieux de vie, de pierres tombales, d'ambiances. De témoignages matériels de toutes ces vies qui l'ont précédée et qui furent brutalement anéanties, effacées de la petite comme de la grande histoire. Il a fallu plusieurs années à l'auteure et de la persévérance pour redonner, petit à petit, une identitéaux membres de sa famille, du moins à une part d'entre eux. Car, souligne-t-elle, sur ceux qui ont été assassinés en Pologne, elle n'a pu glaner que quelques bribes. Par le travail d'investigation réalisé et la documentation réunie, complétée par celle publiée sur un site internet, ce livre va bien au-delà du seul récit d'une généalogie individuelle. "
SCIENCES HUMAINES
"Dans les années 1980 on demande aux enfants de Françoise Milewski alors en cours élémentaire de reconstituer l'arbre généalogique de leur famille. Pour répondre à leurs questionnements l'auteur va interroger son père et tout noter dans un cahier d'écolier. Quels membres composaient sa famille originaire de Pologne pour ses deux parents ? Lesquels ont survécu et dans quels pays ? Lesquels se sont éteints de "mort naturelle" ? Ont disparu dans la fumée des camps ou par balles ? Au fil du temps ces questions deviennent de plus en plus obsédantes. Elle veut savoir, comprendre, sortir les siens de l'oubli et transmettre leur mémoire. La tâche va se révéler immense car elle a choisi de retrouver la trace d'un très grand nombre de personnes. [...] C'est ce très beau travail dédié au devoir de Mémoire que l'ouvrage, préfacé par Théo Klein, va décrire. "
INFORMATION JUIVE