Un noël de Maigret : Le livre de Georges Simenon

Quand on est un gros lecteur, et écrivain à ses heures, on voit vite que l'énigme première de ce Maigret, c'est Madame Maigret. Simenon a disposé les indices en quatre temps, et à la fin, difficile de ne pas y aller de sa petite larme. Bravo M. Simenon.

En ce matin de Noël, Maigret s'apprête à passer une journée tranquille en compagnie de son épouse. Il vient tout juste de terminer son petit déjeuner quand deux voisines de l'immeuble d'en face viennent le trouver. La première, la plus âgée, est "amoureuse de Maigret", d'après sa femme qui l'a souvent vue le suivre du regard par la fenêtre. L'autre, la plus jeune, préfèrerait ne pas être là. Pourtant, c'est elle qui a quelque chose à dire. Sa nièce, qu'elle élève depuis la mort de sa mère, a vu le Père Noël ! Il était dans sa chambre cette nuit et il soulevait des lattes de parquet. Et ce n'est pas un rêve, il lui a même offert une poupée ! Point de meurtre dans ce quartier paisible mais une "histoire saugrenue" qui interpelle le commissaire. Porté par son intuition, il donne des consignes à son équipe par téléphone, ne se déplace qu'une seule fois sur les lieux du "crime", cependant accueille des témoins chez lui, tandis que Mme Maigret suit discrètement les événements entre cuisine et tricot. Une enquête atypique donc, qui déstabilise le commissaire lui-même: "Pour la première fois, un événement se passait dans un monde proche du sien, dans une maison qui aurait pu être sa maison. " Pas de coup de théâtre dans cette enquête qui se déroule paisiblement et mène sûrement, mais sans surprise, à une résolution tout à fait classique. Une nouvelle comme une parenthèse dans la carrière de Maigret…