Un si joli nulle part : Le livre de Alexis Schaitkin

D’après la couverture, Joyce Carol Oates déclarait ce roman « brillant ». Brillant, il l'est, par le soleil tapant sur cette ile des Caraïbes où la famille Thomas passe des vacances bien méritées. La semaine est idyllique jusqu'à la disparition de la fille ainée, Alison, retrouvée morte quelques jours plus tard. Que s'est-il passé? Deux autochtones, travaillant à l'hôtel où la famille est descendue sont arrêtés, mais vite relâchés, faute de preuve. L'enquête s'enlise, puis est fermée par la police locale. Des années plus tard, la jeune sœur d'Alison, Claire, vit et travaille à New York. Elle n'a jamais oublié sa sœur, et vit avec ce poids en elle. Aussi quand elle croise par hasard un des hommes soupçonnés à l'époque, elle décide de le suivre pour tenter de savoir ce qu'il s'est vraiment passé ce jour-là. A lire un tel synopsis, j'ai été très attirée. Dans l'ensemble, le roman a tenu ses promesses, même si la partie new-yorkaise est finalement la moins captivante, alors qu'elle aurait dû l'être car c'est là que Claire nous décrit les recherches qu'elle fait pour essayer de mieux connaitre cette sœur qu'elle n'a plus. J'ai eu l'impression qu'elle n'avait pas envie de trouver ce qu'elle cherchait, et cela s'en ressent dans le rythme du livre. En revanche, l'auteur sait très bien pointer les travers de la bonne société américaine, en terrain conquis quel que soit l'endroit où elle se trouve... A l'opposé, la population locale de l'ile paradisiaque semble s'accrocher à ce tourisme de luxe auquel elle tire profit à la moindre occasion. La cohabitation des deux fait forcément réfléchir. Un roman plaisant donc, qui remplit sa fonction, sans plus.