Une famille comme il faut : Le livre de Rosa Ventrella
On l'appelle " Malacarne ". La mauvaise chair. La mauvaise graine. Parce qu'elle regarde la mer en face les soirs de tempête. Parce que, gamine rebelle, impulsive et sauvage, Maria s'est toujours ri des rumeurs des commères, moqué des haines ancestrales et des rancunes dévotes. Dans le Bari des années 1980, taudis pouilleux aux ruelles tordues, elle veut échapper à son destin, à un père violent et autoritaire, aux amis comme il faut. Elle n'épousera pas un pêcheur et fera des études. Mais peut-on vraiment s'affranchir et réaliser ses rêves sans jamais se retourner ni se trahir ?
Sélection du prix Marco Polo Venise 2019
De (auteur) : Rosa Ventrella
Traduit par : Anaïs Bouteille-Bokobza
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
soff78
• Il y a 1 mois
1984, à Bari, dans le quartier pauvre de la ville, Maria De Santis vit entre un père violent et maladroit, une mère effacée et aimante, deux frères que tout oppose et toute une série de voisins aussi envahissants qu’affectueux. Surnommée « Malacarne » du fait de son caractère ombrageux et de sa peau foncée, Maria sent bien qu’il faudra qu’elle quitte ce quartier pour s’en sortir, et ne pas revivre ce que sa mère aura vécu de drame et de coups. Ainsi, nous suivons Maria dans les principaux événements de sa vie d’enfant, d’adolescente et de jeune étudiante, entre traditions familiales étouffantes et volonté de devenir une autre. J’avais ce roman depuis quelques temps dans ma PAL, et un avis lu récemment sur Babelio me l’a fait ressortir du tiroir. Dans cette Italie du Sud laissée pour compte par rapport au Nord, la jeune Maria mène une jeunesse compliquée, dans une famille partagée entre violence et amour. Heureusement, son amitié avec Michele est une vraie bouée de sauvetage. Pourtant, Michele est le fils du mafieux du coin, et sa fréquentation est interdite par son père. Le récit est à la première personne, et c’est Maria qui raconte. Elle décrit ses peurs, ses rêves, ses plaisirs quotidiens. Elle nous montre ses parents qu’elle aime mais dont elle comprend déjà que ce n’est pas la vie qu’elle veut avoir. Et puis Michele lui montre autre chose, plus de douceur, le bonheur à travers les choses simples. Entre ces deux visions de la vie, Maria grandit et parie sur ses bons résultats scolaires pour la sortir de là. Et c’est ce qui va arriver. Quelques sacrifices devront être faits, mais le jeu en vaut la chandelle. Les drames familiaux jetteront parfois le doute, la rupture avec Michele sera cruelle. Maria sera une femme moderne, indépendante, sans renier ses racines. La fin du roman est assez bouleversante. Ce portrait de femme en devenir est très beau à lire. Maria, si rachitique enfant, se développe, aussi bien physiquement que psychologiquement. Ses idées s’affinent, tout n’est pas noir ou blanc. L’auteure en a fait une femme forte, compréhensive mais décidée. Et puis il y a Bari, son quartier défavorisé où la vie se passe plus dans la rue que dans les maisons. Tout le monde connait tout le monde, on s’interpelle d’un palier à l’autre, les odeurs de cuisine embaument des rues poussiéreuses, les nouvelles circulent plus vite que les scooters. C’est bruyant, populaire, étouffant parfois mais si chaleureux. Le rendu est délicieux à lire. « Une famille comme il faut » est un très beau roman sur la famille, le poids de celle-ci sur la destinée des enfants et le portrait plein d’émotions d’une jeune fille en devenir. Plein de poésie et de drames, ce roman fut un excellent moment de lecture.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782266307024
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 336
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- Dimensions
- 179 x 110 mm
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8,70 € Poche 336 pages