C'est le coeur qui lâche en dernier : Le livre de Margaret Atwood

L’Amérique s’effondre avec la crise économique, Charmaine et Stan n’ont plus rien qu’une voiture, un boulot de serveuse, et la proposition d’un rêve : une ville féerique dans laquelle on passe alternativement un mois en prison puis un mois libre, avec un logement, un emploi, une vie en somme. Cela paraît trop beau pour être vrai… Eh oui, trop beau, c’est bien ça… Ce livre me faisait de l’œil depuis 2017, depuis sa sortie, tellement nous avions tous été convaincu par « la servante écarlate », il paraissait improbable de ne pas l’être aussi par un autre livre de Margaret Atwood ! Mais voilà, improbable peut-être, mais réel. J’ai été déçue. Oh l’histoire est vraiment bien trouvée, ce monde dystopique fascinant, l’écriture toujours aussi fluide avec ce qu’il faut de mystère pour que l’on tourne page après page, mais suffisamment de clarté pour qu’on n’ait pas l’impression de n’avoir rien compris ! Malgré tout, il manque quelque chose. Ou il y a trop de quelque chose. Trop à dire, trop d’idées, certaines trop développées quand d’autres ne sont pas abouties. Et surtout, un manque de cohérence m’a arrêté plusieurs fois. Pourtant je n’ai pas l’habitude d’en attendre beaucoup des sentiments et raison d’agir des personnages, je le laisse plutôt porter. Mais c’était trop. Est-ce qu’il faut passer à côté s’en s’arrêter pour autant ? Non, l’idée est fascinante, le roman bien écrit, et je dirais même encore actuel 8 ans après sa sortie. Plus qu’actuel même, si je m’attache à la dernière partie du livre (mais chut, je ne dirai rien de plus !). En revanche, n’en attendez pas comme moi une autre révolution comme à pu l’être « la servante écarlate », lisez, appréciez, passez un bon moment, et peut-être même réfléchissez, ce sera amplement suffisant ! Verdict : un bon roman, à conseiller aux + de 18 ans tout de même (oui je suis un peu prude parfois !), pour passer quelques heures dans un monde alternatif qui, on l’espère, restera plus éloigné de nous que ne l’est la République de Gilead

Margaret Atwood a encore et toujours le don pour écrire des dystopies glaçantes. Cette fois, c'est la crise économique qui pousse l'homme à donner le pire de lui-même et à exploiter son prochain. Si le début m'a plutôt plu, je termine ce roman avec le sentiment de ne pas avoir été convaincue par la direction qu'il a prise. Il y avait énormément de potentiel, mais je pense être un peu passée à côté. Tout d'abord parce que je n'ai pas accroché à la tournure très "sexuelle" qu'ont pris les événements... Et, pour être honnête, les protagonistes sont du genre agaçant. Entre Stan qui, il faut le dire, "pense avec sa bite" et nous fait part de ses obsessions du début à la fin, et Charmaine, qui aurait pu être ultra intéressante de par le rôle qu'elle prend dans l'histoire, mais qui se révèle être une "grosse quiche", que j'ai eu envie de secouer comme un prunier pendant tout le roman. Je suis déçue de ne pas avoir aimé ce livre autant que je l'aurais voulu, mais j'ai malheureusement trouvé que l'exécution laissait un peu à désirer. Malgré tout, l'autrice dénonce merveilleusement notre société, comme elle l'a si bien fait dans la Servante écarlate.