Éloge du conflit : Le livre de Miguel Benasayag, Angélique Del Rey

Poche

La Découverte

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Dans les sociétés occidentales hyperformatées, l'idée même de conflit n'a plus de place. Les conceptions de la vie commune tendent vers l'intolérance à toute opposition. Le minoritaire doit se soumettre à la majorité et, de plus en plus, contestataires et dissidents semblent relever de l'" anormal ".
Dans cet essai iconoclaste, Miguel Benasayag et Angélique del Rey explorent les racines et les effets délétères de cette idéologie. Analysant les différentes dimensions du conflit – entre nations, dans la société ou au sein même de l'individu –, les auteurs mettent au jour les ressorts profonds de la dérive conservatrice des sociétés postmodernes. Ils démontent aussi bien les illusions de la " tolérance zéro " que celles de la " paix universelle " : nier les conflits nés de la multiplicité, ceux dont la reconnaissance fait société, c'est mettre en danger la vie. Le refoulement du conflit ne peut conduire qu'à la violence généralisée, et l'enjeu auquel nous sommes tous confrontés est bien celui de l'assomption du conflit, " père de toutes choses " selon Héraclite.

De (auteur) : Miguel Benasayag, Angélique Del Rey

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Expérience de lecture

Avis des libraires

Extinction du désir, consensus mou ou polémiques bidons, gauche en déshérence, le débat public est atone. Pour sortir de la torpeur et de l'uniformisation des discours, Miguel Benasayag et Angélique Del Rey font l'éloge du conflit, de la multiplicité, du contradictoire et de la complexité. Stand up !|Séverine Weiss
Fluctuat.net
Dans nos sociétés contemporaines, l'idée même de conflit devient de plus en plus taboue. Nos nouvelles conceptions de vie commune tendent même vers l'intolérance à toute opposition. Or, nous expliquent les deux auteurs iconoclastes, cette nouvelle idéologie, interdisant aux oppositions de se manifester clairement est le chemin le plus sûr pour mener à la violence généralisée.
Le Figaro
Un ouvrage original et stimulant.
L'Écologiste

Philosophe et psychanalyste, auteur d'une vingtaine de livres, Miguel Benasayag est un essayiste en pétard. Son nouvel essai, écrit en collaboration avec la philosophe Angélique del Rey, s'articule autour de trois fortes thèses : le conflit est indépassable, il existe dans les sociétés humaines du non-maîtrisable destiné à le rester, les sociétés modernes ne gagneront rien à refouler le conflit, si elles persistent à le faire elles n'obtiendront comme résultat que de la barbarie. [...] Le conflit n'est pas l'affrontement. L'affrontement est schématique (camp contre camp), il veut un vainqueur écrasant et un vaincu écrasé. Le conflit, lui, suit les méandres et les complexités de la vie collective des hommes. Les sociétés démocratiques ou post-démocratiques sont des sociétés du consensus. Mais en refoulant le conflit, c'est l'altérité qu'elles écartent du même coup. Tolérante jusqu'à l'indifférence (ne plus faire de différence) notre société est en réalité, constatent les auteurs après Michel Foucault, la plus normative de toutes. Le biopouvoir (concept introduit par Foucault et renvoyant à la nouvelle politique des corps caractéristique des États modernes) opère sur fond de négation du conflit : le conflit n'existe pas, il n'y a plus que des problèmes techniques auxquels des mesures techniques (les tests ADN par exemple) apporteront des solutions techniques.[...] Mais l'essentiel se trouve sans doute ailleurs, dans ce mélange de critique radicale et de révolte tonique qui fait tout un style. Pessimisme de l'intelligence et optimisme de la volonté, disait Gramsci. À rebours de Sartre, les auteurs pensent qu'il faut désespérer Billancourt. Comment résister dans les temps d'après la révolution ? Est-il possible même de résister ? Les auteurs veulent le croire mais la condition en est lourde : que l'action renonce à ses ambitions globales. Car il s'agit de briser le cercle infernal espoir/attente/désillusion qui fut celui des révolutions. Autrement dit : quitter la métaphysique pour la vie, aux deux sens de l'équivoque. À l'heure où la plupart des discours entendus sont des rappels à l'ordre, il est salutaire que certaines voix rappellent au désordre, qu'elles rappellent qu'il y a du désordre et que nous n'avons ni raison ni intérêt à nous en satisfaire.

|Christian Godin
L'Humanité

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Fiche technique du livre

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11,00 € Poche 232 pages