La bien-aimée : Le livre de Thomas Hardy

Curieux bouquin que cette « bien-aimée » ! Particulier en tant que tel mais aussi en comparaison des œuvres de Thomas Hardy, ce roman a de quoi décontenancer les habitués de l’auteur. « La bien-aimée » se démarque de la plus grande partie de l’œuvre de l’auteur qui ne propose pas ici une de ces tragédies poignantes dont il a le secret. Ceci dit, Hardy n’œuvre pas toujours dans le tragique je le sais bien, j’avais lu « Remèdes désespérés » qui était plutôt une comédie enlevée pleine de suspense. Mais, il faut bien dire qu’il est surtout connu pour ses drames. « La bien-aimée » n’est pas une tragédie et comporte même des ingrédients proches de la comédie. Mais, pour autant le ton est très particulier. J’ai trouvé que la tonalité du roman était légère mais que cette légèreté était teintée d’un certain pessimisme. Mélange curieux et intéressant à la fois. Le personnage principal est remarquablement caractérisé avec une finesse psychologique formidable. Mais je dois dire que j’ai eu du mal à m’attacher à lui et c’est là que se situe le bémol que je mets à mon appréciation. Sur le reste, il n’y a rien à dire. Le récit est parfaitement mené, la construction narrative est totalement maîtrisée. Et que dire de l’écriture ? Comme à chaque fois c’est superbe. « La bien-aimée » ne se place pas parmi les chefs-d’œuvre de Hardy mais, même mineur, un roman de cet auteur est important. Malgré mon manque d’attachement envers le héros j’ai été charmée par la poésie un brin nostalgique qui se dégage du récit.