Les Enfants du blizzard : Le livre de Melanie Benjamin

Lecture faite en tant que jurée dans le cadre du prix du Grand Prix des Lecteurs, sélection littérature étrangère des @editions_pocket « Deux jeunes, de quinze et seize ans, allaient devoir emmener des enfants encore plus jeunes quelque part en sécurité. Quelque part où ils ne mourraient pas tous de froid d’ici à l’aube. » J’ai adoré cette lecture portant sur un fait historique de 1888, à l’aube de l’existence d’un vrai service de météorologie capable de prévoir les conditions climatiques à venir. Ce 12 Janvier 1888, avec un temps plutôt doux dans la matinée, a surpris tous les habitants courant de l’après-midi, par de grosses rafales de neige accompagnées de températures extrêmement basses qui ont déferlées sur le Dakota et le Minnesota. Périrent dans ce blizzard, de nombreuses personnes prises au piège par cet événement si soudain, mais aussi beaucoup d’enfants en bas-âge qui sortaient de l’école. C’est l’histoire que l’autrice nous conte à travers ces chapitres, celle de deux sœurs devenues institutrices très jeunes, et qui se retrouvent seules à devoir affronter cette situation, avec la responsabilité d’enfants à peine plus âgés qu’elles. Séparées par plusieurs milliers de kilomètres, Raina et sa sœur Gerda, vont alors adopter des décisions différentes suivant l’urgence de la situation, les conséquences en seront fatales. La confusion et la peur vont s’immiscer dans les esprits de chacun, et la quête de survie va devenir viscérale. Dans ce roman, l’autrice aborde des thèmes importants comme le racisme, la peur des immigrés venus de Norvège ou d’Allemagne pour acheter des terres incultivables, la hiérarchie des classes sociales ou professionnelles, ou bien encore, la vente d’enfants et leur exploitation. L’immersion y est totale, je me suis sentie moi-même prisonnière de cette tempête, aucune visibilité, seul un rideau blanc opaque à perte de vue. Un livre absolument captivant divisé en deux parties avec un avant et un après, des personnages attachants, librement inspirés des véritables héros de cette tragédie, le tout plongé au cœur même de ce blizzard. « Même le désespoir ne trouvait pas d’issue dans cette tempête. »

Ce roman, inspiré de faits réels, se lit dans la première partie avec une légère sensation d’étouffement, d’oppression et (mais rien d’étonnant) de froid intense ! Le combat contre ce blizzard n’est-il pas perdu d’avance ? Raina et Gerda sont sœurs. Toutes les deux très jeunes institutrices se retrouvent confrontées à la même situation dramatique. Toutes deux vont devoir faire des choix, prendre des décisions, faire face à leur destin. L’une et l’autre devront combattre le froid et avancer pour sauver des enfants, pour sauver leur vie. Alors que sonne l’heure de la fin de la classe, le blizzard arrive. Rien, le matin même, ne laissait présager un tel revirement météorologique ! Vont alors se dérouler des heures d’horreur, des heures de combat pour survivre. Après cette horrible expérience, les vies des deux sœurs ne seront plus jamais les mêmes. Toute la première partie raconte ce combat contre les éléments. Le récit est stressant et prenant. La seconde partie est consacrée aux conséquences de ce drame, à la résilience de certains, à la prise de conscience d’autres. Chacun, parents ou enfants, sera impacté par ce terrible évènement. Le pays tout entier et ses habitant découvriront effarés, ce qui s’est passé dans l’état du Dakota ! Un élan de solidarité incroyable naîtra. C’est un roman qui se lit très facilement, la plume est fluide et dynamique. Ce roman a tout pour plaire. Pour ma part, si j’ai passé un excellent moment, ce roman ne sera pas un coup de coeur. Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages, je n’ai pas éprouvé d’empathie pour elles ! C’est étonnant, voire même inquiétant je l’avoue, mais j’ai suivi ce récit avec un intérêt certain mais sans ressentir d’émotions vives.#x1f914 Peut-être tout ce froid a t-il gelé mon petit coeur ?

J'avais beaucoup aimé "la femme de l'aviateur" et là l'intrigue avait l'air intéressante en sachant que je connaissais déjà le style de l'autrice. C'est une histoire très éprouvante, j'ai eu bien mal au cœur. Les personnages sont fictionnels mais ils ont été inspirés par des personnes réelles qui ont vécues ce cauchemar. Dans un petit coin du Dakota, aux États-Unis, au mois de janvier 1888, un terrible blizzard s'abat alors que les enfants de la région sortent de classe. Des parents, des institutrices, des fermiers risquent leurs vies pour sauver ses jeunes mais Dame Nature peut être bien cruelle. Un roman important qui va vous glacer le sang!

Troisième roman que je découvre par l'entremise du @grandprixdeslecteurspocket2025. Merci donc aux éditions Pocket pour cet envoi. Pour l'instant, c'est celui que j'ai préféré, peut-être parce qu'il s'inspire de faits historiques et que j'y trouve toujours une légitimité supplémentaire, un "bonus émotion". D'autre part, j'étais déjà sensibilisée à cet épisode américain tragique car, quand j'étais petite, je l'avais découvert à travers un épisode de la série télévisée @La petite maison dans la prairie (saison 3, épisode 11 pour les curieux); il m'avait énormément marquée. Ainsi, dans ce roman, @Mélanie Benjamin imagine comment le destin de deux institutrices, de leurs élèves et de leurs proches a été bouleversé - et quelquefois stoppé net - par ce terrible et inattendu blizzard qui a frappé les Dakota, Nebraska et Minnesota le 12 janvier 1888. Dans la première partie du récit, on nous explique pourquoi des familles entières d'Europe du Nord ont tout quitté pour venir se perdre dans les plaines arides et hostiles d'Amérique: ces pauvres gens ont été floués, arnaqués par des fakes news diffusées sans vergogne. Eh oui, déjà! Le gouvernement américain a besoin de sang neuf, de bras et d'hommes prêts à tout pour coloniser toujours plus à l'Ouest. Il doit aussi rentabiliser la Société de Chemin de Fer qui a coûté bonbon. Aussi n'hésite-t-il pas à arroser les villes d'Europe de prospectus mensongers promettant le Graal - des terres abondantes et fertiles, quasi gratuites - à quiconque viendra s'y installer pendant au moins 5 ans: c'est la loi Homestead. Alors les colons affluent, et une fois qu'ils sont là, il est souvent trop tard pour reculer, même si les fameux territoires de lait et de miel s'avèrent plutôt être de feu en été, et de glace en hiver... C'est ainsi que la famille de Gerda et de Raina arrive dans le Dakota pour y faire souche. Toutefois, les parents des deux adolescentes, fermiers, rêvent d'ascension sociale pour leurs filles. Et à 16 et 17 ans, les voilà toutes deux promues au poste d'institutrices. Chacune va se retrouver confrontée à une décision qui s'avérera vitale lorsque le blizzard viendra frapper leur petite école: soit garder les écoliers même si leur abri est précaire et mal isolé, soit les laisser rentrer chez eux en pariant sur le fait qu'ils courront plus vite que la tempête... J'ai trouvé la présentation des lieux, du contexte et des personnages avant le blizzard très soignée et immersive. On est accroché, et lorsque le cataclysme s'abat, on a le cœur qui bat à cent à l'heure pour les enfants et les (trop) jeunes maîtresses. On souffre avec eux, on maudit la fatalité, on refuse de croire en l'inéluctable. Bref, on est dedans (en tout cas, moi!). Dans la seconde moitié du roman, l'autrice s'intéresse à l'après: comment la résilience se met en place pour certains, comment le traumatisme est ravageur pour d'autres. Cette partie m'a moins intéressée, peut-être parce qu'elle est moins spectaculaire, moins rythmée, moins addictive: c'est le calme après la tempête. Pour autant, le récit est toutefois bien mené et l'on suit agréablement l'évolution des personnages. Le style m'a paru très fluide, la lecture est simple et le propos enrichissant. Bref, j'ai passé un moment plein d'émotions et j'ai appris bien des choses. Je recommande donc avec ardeur ce roman qui nous transporte ailleurs.