Lettre d'une inconnue suivi de Le joueur d'échecs : Le livre de Stefan Zweig

Pour « le joueur d’échecs » j’ai passé un bon moment. Le récit de Dr B. est vraiment touchant et la fin conclue bien ce qu’il a pu endurer dans sa vie. Mais je m’attendais peut-être à plus de suspens, ce qui me laisse sur ma faim quand l’histoire se termine. J’ai adoré « lettre d’une inconnue ». Bien que le début me mette mal à l’aise quant au fait qu’une jeune de 13 ans soit intéressé par un adulte. Mais finalement, plus l’histoire avance plus le cheminement est logique. La fin du livre m’a bouleversé à en avoir des frissons.

Un livre qui m’a été conseillé lors des tables rondes, au lycée. J’ai particulièrement préféré la nouvelle : Lettre d’une inconnue plutôt que Le joueur d’échecs. J’ai notamment apprécié la narration de ces deux écrits ; dans la première nouvelle, le narrateur s’adresse directement au lecteur, tandis que dans la seconde, l’auteur eut l’idée d’écrire sous la forme d’une lettre qu’un écrivain lût : une idée très originale. Commençons par la première nouvelle. Remarquable est le fait que l’auteur réussisse à montrer que son protagoniste est ennuyé rien qu’en écrivant une observation minutieuse de son environnement. II joue aussi avec les sensations visuelles du narrateur qui renvoient toujours aux sensations morales de celui-ci. Une véritable pression psychologique est exercée sur le protagoniste – et S. Zweig s’en amuse –, la phrase « On m’avait ôté tous mes effets, ma montre afin que j’ignore tout de l’heure, mon crayon afin que ne puisse écrire, mon couteau afin que je ne puisse me taillader les veines […] » en est un bon exemple. J’ai aimé voir comme l’humain peut aussi être dépendant d’un livre (et non que d’un smartphone) : le narrateur pouvait être prêt à mourir pour en dévorer un. Le lecteur comprend ce que ressent le personnage, perdu. Pour nous achever, l’édition eut choisi de conclure cet ouvrage par la Lettre d’une inconnue. Quand S. Zweig écrit cette nouvelle, il a très souvent eu recours au registre pathétique. En effet, cela a marché car j’ai moi-même eu de la pitié pour cette femme. Ce que je trouve fascinant, c’est le fait que nous savons dès les premières pages que la femme qui avait écrit cette lettre, sera déjà morte quand son destinataire la tiendra entre ses mains ; comme l’indique la phrase « […], alors tu sauras qu’en ces pages c’est une femme morte qui te raconte sa vie, sa vie qui n’a été que tienne, de son premier à son dernier souffle. » Alors, nous lisons en fait, la lettre d’une morte jusqu’à la fin de cette nouvelle. On ressent de la pitié non seulement pour cette femme, mais aussi pour le destinataire de cette horrible lettre.