Piranèse : Le livre de Susanna Clarke

Pas facile de vous faire le pitch sans trop en dire… c’est un roman très atypique et je vous voudrais pas vous en dévoiler trop. Je vais tâcher de me contenter de planter le décor puis de vous laisser, si vous le souhaitez, découvrir la suite par vous-même. Piranèse, c’est le nom du héros de notre roman. Il vit de pêche et de débrouille, tel Robinson sur son île… sauf que Piranèse n’est pas sur une île mais dans un immense palais. Monumental. Et infini. Ou, en tout cas, Piranèse ne lui en connait pas de fin, et il ne semble rien connaître d’extérieur au Palais. Il sait juste que, de certains salles, on peut contempler le ciel et les étoiles. Malgré son immensité et sa complexité, Piranèse connait le Palais comme sa poche, à force de l’avoir silloné. Les salles sont immenses, peuplées de gigantesques sculptures, reliées par des couloirs et des escaliers monumentaux. Et puis… il y a l’océan aussi, et ses marées qui pourraient être dangereuses s’il ne les connaissait pas si bien. Piranèse n’est pas seul dans ce Palais. Il y a trouvé treize dépouilles, qu’il a nommé selon l’endroit et la façon dont il les a découvertes et dont il prend grand soin. Et puis, il y a « l’Autre ». Autant Piranèse est un naufragé, aux vêtements défraichis et raccommodés, autant l’autre est un explorateur, élégant et soigné. Piranèse ne le rencontre que deux jours par semaine, pour des entretiens de quelques heures tout au plus. Il essaie de l’aider dans ses travaux, des expériences qui semblent très importantes, en quête du « Grand savoir ». Que cherche « l’Autre » ? Où est-t-il quand il n’est pas au Palais ? D’ailleurs, y a-t-il autre chose que la Palais dans ce Monde ? Et d’autres habitants ? C’est très particulier (je le classerais volontier dans les OLNI). Il n’y a que très peu d’action… et pourtant le suspens est là et c’est un page-turner. Piranèse est plus qu’un roman, c’est une découverte, un voyage onirique et poétique… mais c’est aussi une intrigue captivante et une histoire envoutante.

Le Palais est d'une abyssale beauté. Verrouillez votre regard et imaginez-vous une seule seconde dans un endroit inconcevable à positionner dans l'espace, un lieu où les horloges n'ont pas l'habilité d'appliquer leur pérenne tyrannie. Cette demeure est un véritable enchevêtrement de salles, un gisement d'or pour ceux qui souhaiteraient s'y perdre et ne jamais retrouver leur chemin. Le Palais pourrait être assimilable à notre conscience : les maintes portes qui renferment des questions sans explications, avec ses éternelles statues comme suprême concierge des souvenirs et ses marées qui, pareillement aux émotions, oscillent continuellement. Piranèse, lui, s'y traîne, c'est le résident de cette magnificence. Vous pouvez l'apercevoir à vos heures perdues baguenauder dans les pièces, humer les embruns, coiffé d'une parure d'algues séchées et de coquillages ramassés au gré de ses flâneries. En véritable maestro des lieux, cet individu solitaire a recensé dans ses carnets la moindre particularité, la moindre information relative à cet étrange labyrinthe. Son unique contact est avec l'Autre, deux fois par semaine. Alors, lorsque son seul allié, le compère d'infortune de sa solitude, lui déclare qu'il y a une autre personne qui erre, elle aussi, Piranèse s'interroge : qui est-il ? Et que veut-il ? Comme pour son protagoniste principal, Susanna Clarke nous fait déambuler, dériver dans ce lieu empreint de mystère, et même si l'on a un très bon guide pour nous faire découvrir cet endroit atypique, l'amnésie et les incertitudes ne sont jamais très éloignées pour nous faire perdre la trajectoire jusqu'à la vérité.

Nous allons rencontrer PIRANÈSE qui vit dans un bâtiment très surprenant. Il y a des centaines de salles qui comportent des milliers de statues. PIRANÈSE passe son temps à explorer et répertorier ce curieux labyrinthe. Une très étrange lecture. Le récit est très onirique et original. Un roman mystérieux et envoûtant. Ce titre comprend plusieurs partie et j’ai trouvé la première assez longue. Cette lecture m’a surprise mais je ne sais pas dire si j’ai aimé ou non. Le roman est court et c’est une bonne chose car s’il avait été plus épais, je ne sais pas si j’aurais été au bout de la lecture. C’est un titre qui ne laisse pas indifférent et qui change radicalement. C’est une chose positive. Je pense que c’est un titre qui nécessitera une second (ou plus) lecture afin de bien tout saisir et s’imprégner de cet univers. Je suis très contente de l’avoir lu.

Un roman unique et captivant : coup de cœur absolu ! Piranèse est un livre qualifié d’étrange, et c’est exactement ce qui le rend si incroyable. Dès les premières pages, j’ai été totalement immergée dans cet univers déroutant. J’étais perdue aux côtés de Piranèse, arpentant les mêmes pièces que lui, partageant ses certitudes, ses doutes et ses découvertes. C’est un roman difficile à catégoriser : on suit cet homme dans une maison énigmatique, sans savoir si elle est réelle ou le fruit de sa folie. La relation complexe qu’il entretient avec « l’Autre » est fascinante et sa solitude, palpable tout au long de l’histoire, est à la fois poignante et captivante. Ce livre m’a tellement marquée que je n’avais pas envie de quitter cet univers. Il est clair que je le relirai, car je suis certaine qu’il a encore beaucoup à offrir. Un détail étonnant mais marquant : Piranèse a influencé ma façon de tenir un journal ! Grâce à son système d’index ingénieux pour retrouver ses notes, j’ai complètement revu mon organisation. C’est une petite révolution dans ma vie, et je suis tellement fan de cette idée que je l’ai adoptée immédiatement.