Bel-Ami : Le livre de Guy de Maupassant
Le monde est une mascarade où le succès va de préférence aux crapules. La réussite, les honneurs, les femmes et le pouvoir : le monde n'a guère changé. On rencontre toujours ? moins les moustaches ? dans les salles de rédaction ou ailleurs, de ces jeunes aventuriers de l'arrivisme et du sexe.
Comme Flaubert, mais en riant, Maupassant disait de son personnage, l'odieux Duroy : " Bel-Ami, c'est moi." Et pour le cynisme, la fureur sensuelle, l'athéisme, la peur de la mort, ils se ressemblaient assez. Mais Bel-Ami ne savait pas écrire, et devenait l'amant et le négrier d'une femme talentueuse et brillante. Maupassant, lui, était un immense écrivain. Universel, déjà, mais par son réalisme, ses obsessions et ses névroses, encore vivant aujourd'hui.
De (auteur) : Guy de Maupassant
Préface de : Murielle Szac
Expérience de lecture
Avis Babelio
Marcalu
• Il y a 2 mois
Excellente, la lecture de ce roman ! Cela file comme un voilier de course, fendant l’écume, éblouissant ! Chronique de la déliquescence des couples: de la passion au désamour, de l’unité à l’affrontement, de la séduction à l’indifférence, du mensonge à la traîtrise. Toute la palette y passe, dans la nuance et le clair-obscur. La politique et les affairistes (députés, ministres, banquiers, patrons de presse, journalistes véreux). C’est l’époque de la colonisation: départementalisation pour l’Algérie ou protectorat (Tunisie et Maroc). Des fortunes considérables construites sur la manipulation et la spéculation. En l’occurrence, c’est la dette du Maroc, une aubaine pour les initiés ! Rien de nouveau et cela fonctionne encore de nos jours, comment certains se déchirent pour contrôler l’information. Le contraste entre la campagne et les beaux quartiers. Les pauvres et les riches. Ceux qui triment pour survivre et ceux qui dépensent sans compter pour jouir dans le luxe. La vision de la mort. Le poète qui compare la vie à la montée d’une côte. L’insouciance jusqu’au sommet, puis la descente vers la fin, plus rapide mais avec assez de temps pour entrevoir le néant. Un passage succulent sur « Le jeu de la mort et des quarante vieillards », tout à fait dans l’actualité « académicienne » de ce mois de décembre 2024… Roman écrit au 18ième siècle mais une « plume de l’ombre » pourrait le transposer aisément au présent. Le même plan, les mêmes ressorts, en ferait un succès. Et si vous en avez la possibilité, venez comme Georges Du Roy et les Walter au Pavillon Henri IV, à Saint-Germain-en-Laye, là ou naquit Louis Dieudonné, dit le Roi Soleil, vous extasiez sur l’étendue de l’horizon depuis la Terrasse située 80 mètres au dessus de la Seine, et comme au chapitre IX , admirer cette Seine, qui coule devant Le Vésinet, Le Pecq, Bougival, vers Maisons-Laffite et Sartrouville "comme un immense serpent couché dans la verdure", et plus loin vers l’Est, Chatou et la Maison Fournaise, Rueil et le Mont Valérien, le Sacré Coeur, la Tour Eiffel… Comme le dit Walter : « on ne peut trouver nulle part au monde un semblable panorama. Il n’y en a pas un pareil en Suisse » C’est au Pavillon Henri IX que Louis Ferdinand Céline termina en 1935-36 l’écriture de Mort à Crédit.
87fanny91
• Il y a 2 mois
L’avais-je déjà lu ? Je crois, mais je ne m’en souvenais pas. J’ai eu en tout cas beaucoup de plaisir à suivre l’ascension de Georges Duroy, employé sans le sou qui pénètre par hasard dans le milieu du journalisme et gravit peu à peu tous les échelons, usant de son pouvoir de séduction auprès des femmes et manipulant les unes et les autres pour parvenir à ses fins : sa jolie maîtresse, Clotilde Marelle, la seule dont il soit sans doute amoureux, et celle qui voit le plus clair dans son jeu ; Madeleine Forestier, la femme de son ami, qui écrit ses articles ; Virginie Walter, la femme de son patron, qui est tombée amoureuse de lui, et Suzanne, la fille de Walter, qu’il finira par épouser. Quelques passages clefs : son entrée dans le monde chez Forestier ; une conversation sur la vanité de l’existence avec un vieux poète qui lui parle de la vieillesse et de la mort ; la nuit précédant son duel au pistolet ; l’apothéose de son mariage avec Suzanne. Si au départ, on a pitié du personnage, il se révèle bien vite odieux et machiavélique, vaniteux et faux. Satire féroce du journalisme et de la haute bourgeoisie, qui ne songe qu’à préserver les apparences.
ELopez7228
• Il y a 3 mois
J'ai lu ce livre dans le cadre d'un book club avec comme thème de novembre "un classique que vous auriez dû lire au lycée"... et si j'ai lu le Horla au collège, je suis à peu près certaine que Bel-Ami entre dans cette catégorie. Moi qui adore Zola, j'ai apprécié cette lecture, quasi-naturaliste elle aussi, mais plus accessible. Peu de descriptions. J'aime les descriptions, dans ZOLA elles me transportent. Je comprends mieux pourquoi Maupassant est un auteur plus répandu dans le cadre scolaire. L'intrigue est juste assez simple, les personnages juste assez fouillés, les moeurs juste assez détaillées... sans inonder les lecteurs et lectrices. Zola en moins difficile. J'ai trouvé passionnant ce personnage qu'on apprend à détester tout en voulant savoir quelle sera sa prochaine vilainie. Un anti-héro, un type détestable, qui use et abuse de ses amis, de sa séduction, et des opportunités, pour se hisser au sommet de la société. Il trompe ses maitresses avec d'autres maitresses, trahit ses amis sans vergogne, balance tout ce petit monde à la police des moeurs, s'en tire avec les honneurs, le beurre, l'argent du beurre, le cul de la crémière et le cul de la fille de la crémière. Quel enfoiré. J'ai particulièrement apprécié l'accent que met Maupassant sur l'absence totale de droits de femmes ; elles appartiennent en tout à leurs époux, certaines sont écrivaines mais ce sont leurs époux qui signent, effaçant ainsi jusqu'à la reconnaissance de leur talent. On entend souvent dire aujourd'hui, dans les cercles les plus réactionnaires, qu'il y a beaucoup des "grands hommes" (artistes, auteurs, scientifiques...) et peu de "grandes femmes". Nous avons ici un témoignage d'époque de POURQUOI les grandes femmes n'ont pas traversé l'Histoire : parce que leur travail a été accaparé; volé, par les hommes. Ce fut donc une très bonne lecture, à la fois instructive, divertissante, et très très énervante (quel enfoiré !).
SophieGarbisu
• Il y a 3 mois
Une très agréable surprise! J'avais lu de Maupassant au lycée, des nouvelles fantastiques et je n'avais pas aimé. Avec le recul, je pense que c'est parce que je n'aime pas le format nouvelle, et je n'accroche pas avec le genre fantastique. Ces lectures avaient donc tout faux! Ici, on est dans le courant réaliste, et le roman est plus long que ce que j'attendais, cela a complètement redistribué les cartes et j'ai découvert Maupassant sous un nouveau jour. C'est l'histoire d'un homme qui par sa débrouillardise, son culot, son sans-gêne et ses relations, grimpe petit-à-petit les échelons de la société. Au début, le personnage pourrait presque être attachant dans sa maladresse et sa misère. Mais plus le personnage réussit, plus il devient odieux. Plus il a, plus il en veut. On assiste à une corruption de l'âme, décrite dans une langue incisive et élégante, sans complaisance, sans longueur. On ne s'ennuie jamais, même quand on voit les choses arriver. Comme vous l'aurez compris, ce roman a complètement changé ma perception de Maupassant et je voudrais lire La Vie et Mont-Oriol du même auteur
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782266225205
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- Collection ou Série
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Filigrame numérique
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2,99 € Numérique 302 pages