Pierre et Jean : Le livre de Guy de Maupassant

Numérique

12-21

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Maupassant a écrit plus de deux cent soixante contes et nouvelles et sept grands romans. Pierre et Jean, qui est un de ces chefs-d'œuvre, a toujours souffert de sa célèbre préface où l'auteur analyse l'art du roman avec une magistrale intelligence. Un texte majeur où l'on pourra revenir sans cesse.
L'histoire qui suit lui aurait été inspirée par un fait réel. Dans une famille bourgeoise, l'héritage inattendu d'un vieil ami du couple échoit au seul Jean, le cadet des fils Roland. Les conséquences de ce legs seront catastrophiques. L'idée vient à Pierre, son frère frustré, que le père de Jean n'est pas son père légal. Il ne se trompe pas : sa mère est coupable. Une haine sourde envahit alors Pierre, le fils légitime, annonciatrice du drame.
" La langue française est une eau pure que les écrivains maniérés n'ont jamais pu troubler. " Telle est la langue de Maupassant, qui détestait le style artiste. Flaubert peut être fier de son élève.

De (auteur) : Guy de Maupassant
Préface de : Jacques Perrin

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Marcalu

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

L’auteur développe un drame familial d’ une situation au demeurant assez banale. Car la plupart des gens considèrent que leur père est leur géniteur. mais chacun ici bas peut se poser la question… est-il bien mon père … celui dont je porte le nom… Eh bien, supposons que non… Et supposons qu’on fasse sauter le secret de famille ! Et il réussit avec talent à dépeindre les caractères des personnages du roman, leurs questionnements, les tensions, les sentiments et atermoiements qui peuvent naître d’un événement qui révèle une vérité cachée. Maupassant se livre à une analyse psychologique extrêmement fine. Le roman date du 19ième siècle mais n’a pas vieilli. Le réalisme ou la modernité a traversé le temps sans prendre une ride!

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memoiresdelivres

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Dans ce court récit, Guy de Maupassant dévoile une intrigue limpide en mélangeant roman naturaliste et psychologique. Pierre et Jean Roland, deux frères à la physionomie et aux caractères opposés, ont grandi en cultivant une certaine rivalité. L’un embrasse une carrière de médecin tandis que l’autre se destine à la profession d’avocat. Lorsqu’un notaire s’invite dans la demeure des Rolands et que Jean, le cadet, hérite intégralement d’un ami de ses parents, le fragile équilibre familial vacille. Face à cette succession soudaine, Pierre se sent lésé et les doutes jaillissent. Cet héritage révélerait-il un secret de famille ? J’ai beaucoup aimé ce récit qui aborde une dynamique familiale avec beaucoup de modernité. Avec une écriture terriblement maîtrisée, Guy de Maupassant nous décrit avec finesse les émotions de ses personnages et la beauté des paysages normands. Je vous recommande ce très joli moment de littérature.

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KotolineBastacosi

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

En 1887 l'état de santé De Maupassant va en s'aggravant. Ses problèmes multiples dus à la syphilis l'obligent à partir en croisière ou suivre des cures dans les stations à la mode. Il s'inquiète à juste titre, mais de manière modérée selon certaines correspondances adressées à ses proches. On retiendra qu'il écrivit quelques années auparavant être heureux d'avoir contracté « la Grande vérole ». Savait-il que ses jours et ses ans étaient désormais comptés ? Cette année de 1887 voit aussi la naissance de son troisième enfant illégitime. Il est probable que cette nouvelle petite vie continue de le perturber, même s'il en parle pratiquement peu. Des correspondances se sont -elles perdues ou ont-elles été jetées au feu ? Pour Maupassant, le mariage est une aberration. Depuis toujours ses problèmes, son obsession vis à vis de la femme, à tous les âges de sa vie, lui feront tenir des discours souvent considérés comme misogynes. La femme est toujours une putain - sauf sa mère qu'il vénère, sans doute trop idéalisée. Ainsi cette année 1887 est-elle problématique à plus d'un titre. Il y a aussi l'état très préoccupant de son frère cadet Hervé, au dernier stade de la syphilis, et qu'il souhaite voir soigné ou hospitalisé en raison de crises violentes au sein de son couple. Rappelons que ce frère vient d'être père et que la famille se trouve ainsi très démunie, face à ce marasme. Rappelons aussi que Guy a peu de revenus et qu'il sollicite ses parents, notamment sa mère, et compte désormais, en 1887, faire des pièces de théâtre qui selon lui se vendront mieux que ses romans, notamment Pierre et Jean, qu'il trouve « bon » mais « cruel ». Au milieu de ce tumulte, que faire donc pour oublier et s'échapper de ce carcan d'ennuis ? Un fait divers paru dans la presse vient à propos : Pierre et Jean voit le jour par ce biais opportun. C'est donc par l'écriture de ce roman que celui-ci trouvera un apaisement et une manière de diriger ses inquiétudes par rapport notamment à son frère. Je rappelle que ce dernier avait fait pleurer la mère de l'écrivain par une comportement qui avait suscité la colère et l'indignation De Maupassant au cours de 1877. Flaubert en avait été mis au courant par lettre. D'ailleurs l'écrivain, qui s'était pour ainsi dire toujours occupé de son frère, lui reprochera par une lettre de 1888 de ne pas accepter d'entrer en clinique, lui rappelant que durant dix ans, il n'avait eu de cesse de s'occuper toujours de ses problèmes. Ainsi peut-on peut-être voir, dans ce roman, une occasion de faire entrer deux frères qui ne se ressemblent pas vraiment en tous points. Face à la mer qu'il idéalise tout comme sa propre mère, il dresse ainsi une courte fresque d'une famille somme toute ordinaire d'une petite bourgeoisie qui ne vit que par les apparences et le contentement, et cache aussi des secrets. La mère de Pierre et Jean, adorant ses fils et haïssant son époux, cette mère qui fut malheureuse avec lui, cette mère coupable d'avoir été heureuse avec son amant qui laissera son héritage à son fils Jean, cette mère exemplaire aux yeux de ses enfants jusqu'à ce que le secret soit révélé, fait penser à la mère inversée De Maupassant, admirable tout au long de sa vie, avant et après son divorce - car il est utile de rappeler que les parents De Maupassant se séparèrent. Il est possible que le romancier en ait souffert, mais nous savons que ses relations avec son père étaient bonnes, grâce à sa correspondance échangée avec lui. Ainsi ce roman me semble une romance personnelle de l'auteur, car dans sa célèbre préface au roman, il précise que l'écrivain glisse toujours quelque chose de lui-même dans ses personnages ou dans ses descriptions. De fait nous découvrons une fois de plus son amour et sa fascination pour la mer et ses navires, pour les plages et pour la nature. On y discerne aussi son dégoût pour les foules qui se pressent sur les plages à la mode où les coquettes de toutes conditions se pavanent et attirent les regards. Ce mépris et cette attirance antithétiques pour la femme est ici exposé en pleine lumière, et tout au long du roman également. La veuve Romily est une curieuse personne dont on ignore tout, sauf qu'elle aime l'argent et accepte de prendre pour époux un avocat qui ne pense qu'aux apparences soignées d'un appartement agréable, pour lui comme pour sa future clientèle. de même voit-on la mère faire son possible pour transformer ce logement en un havre de paix pour son fils. le matérialisme est présent et nous rappelle, comme toujours et de tout temps, qu'il faut en imposer pour réussir dans le monde. Car l'argent ne sert qu'à cela. Cette critique de la société reflète en quelque sorte le tempérament « nature » et entier De Maupassant, qui connaît fort bien ses semblables et ne se sent bien qu'avec des hommes de son tempérament et des femmes qui ne jouent ni les coquettes ni les ingénues, mais lui ressemblent. Si le mariage le répugne tant, c'est qu'il sait qu'il est rarement viable et presque toujours voué au divorce ou à la tromperie. Certes il envisage parfois une femme qui le consolerait d'être dans la solitude, et même d'avoir des enfants. Se ranger. Mais… il a déjà tout cela, enfants et… femmes en abondance. Alors, pas étonnant que ce fait divers dont est tiré son petit roman soit l'occasion rêvée de raconter un pan de sa propre vie, sa vision de la société comme celle du couple, dont l'un est toujours trahi par l'autre. Ici c'est la mère qui a trompé, alors que pour le couple Maupassant, c'est le père : logique inverse des choses, pour l'auteur. Pierre, dans le roman, se donne le beau rôle : pur et droit, introspectif, jaloux mais de manière naturelle, il hait sa mère et l'aime en même temps, et se hait lui-même de la détester, ne lui épargne point ses regards ni des silences éloquents, la fait souffrir, bourreau de lui-même à juste titre, comme le héros de Térence. Á l'opposé de son frère Jean, dolent, mou, réfléchi, né s'étonnant pas même de cet héritage, calculateur quand ses intérêts sont mis en jeu et en danger, gentil, timide. - voire timoré - épouseur parce qu'il faut épouser (tout le contraire de Pierre !!). On aura vite fait de reconnaître Maupassant dans ce Pierre entier, vivant, réactif, aimant sa mère et lui pardonnant. Esprit rationnel qui devra se construire toutefois une vie trouble et pleine d'interrogations, suggérée par les derniers mots du roman où s'insinue cette brume, planant sur cette « double » famille, décomposée puis recomposée par un fil tenû prêt à s'effilocher et à se rompre. Quant au père Maréchal, le mari débonnaire et lourdaud, on ne peut voir chez celui-là que la représentation d'un homme certes sans caractère, banal, cependant aimant ses fils et ne détestant pas son épouse. On ne peut rien lui reprocher. Il est peut-être l'homme indirectement responsable de tout, comme Charles Bovary, mais à qui jeter la pierre ? Enfin, le traitement « psychologique » est admirable, et Freud a dû ( en fait je ne sais s'il a lu ce petit roman) mais il aurait/aura certainement apprécié « la mort du père » et le complexe d'Oedipe qui se dessinent ouvertement dans ces pages excellentes. Maupassant a-il tué inconsciemment son père ? Je ne sais pas. Ce roman demeure un grand mystère, d'une étonnante beauté.

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morinb

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Le roman se passe au Havre. M. Rolland père aime aller à la pêche sur son petit canot. Il vit avec sa femme et ses deux fils Pierre et Jean. Pierre se destine à la médecine et Jean au barreau. Puis une nouvelle fait basculer l'équilibre familiale : Jean hérite seul d'un ancien ami de la famille récemment décédé...Petit à Petit Maupassant décrit les questionnements de Pierre, sa jalousie réprimée envers son frère, puis la mise en doute de la droiture de sa mère... Maupassant aime mettre les points sur les i ou retourner le couteau dans la plaie, en écrivant sur le couple, les renoncements , l'infidélité, les arrangements avec les désirs et la vie en société. Un court roman de 130 pages. Lu en décembre 2024 en édition de la Pleiade

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782266225533
  • Collection ou Série
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Guy de Maupassant

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2,99 € Numérique 126 pages