Contes de la bécasse et autres contes de chasseurs : Le livre de Guy de Maupassant

Très agréable lecture, des petits contes normands sans conséquences... J'ai particulièrement apprécié l'enterrement du bras du frère Javel, ou bien l'histoire de l'enfant vendu, on perçoit bien souvent une terrible noirceur de l'âme humaine, ou plutôt de l'âme normande avec cette pingrerie affreuse et ce souci du qu'en-dira-t-on. Le style est coulant.

La campagne Normande est le cadre naturel de ces seize petites nouvelles. Au travers de scènes se voulant anodines, Maupassant nous dépeint avec finesse l’univers de petites gens, de petits bourgeois pas toujours bien braves. Les parties de chasse, les sorties en forêt, les promenades alimentent les hasards de la vie qui sont prétexte à dénoncer leur médiocrité, leur lâcheté, leur pingrerie et leurs vices. J’apprécie particulièrement les épisodes prussiens. Ce n’est pas ces contes qui vont nous réconcilier avec le genre humain! A la fois tordant de vérité et féroce. Ce cochon de Morin : la rouerie de la femme volage La folle : l’occupation brutale des Prussiens Pierrot : la cruauté humaine et bestiale Le menuet : la mélancolie du vieux menuet et l’oeuvre du temps La peur : la définition de la peur véritable, celle de l’irrationnel et du surnaturel Farce normande : une nuit de noces normandes perturbée Les sabots : la naïveté d’une fille de ferme La rempailleuse : le grand amour: « Il n’y a que les femmes pour savoir aimer » En mer : l’infortune du pêcheur Un Normand : la bouffonnerie des bondieuseries et du saoulomètre Le testament : le testament explosif d’une mère soumise Aux champs : le prix d’un enfant reconnaissant Un coq chanta : l’adultère qui fait pchit chez les aristos Un fils : le supplice hypocrite du géniteur inconnu Saint-Antoine : cochon de Prussien L’aventure de Walter Schnaffs : Victoire factice sur le Prussien friand de la bouffe normande