La Curée : Le livre de Émile Zola

Voici le deuxie#768;me roman de la saga des Rougon - Macquart. Ce fut une lecture très agréable. Tout est de#769;crit avec une grande pudeur, y compris les relations charnelles entre les personnages. Tout est e#769;crit avec tellement de poe#769;sie ...me#770;me s'il traite d'un sujet sensible. Ici un pe#768;re et son fils se partagent la me#770;me femme ! Le lecteur est absorbe#769; malgre#769; lui dans ce jeu malsain qui s'instaure entre les trois protagonistes. On he#769;site, on ne sait pas quel camp choisir, Rene#769;e ou les deux hommes ? On ne sait qui soutenir ou qui bla#770;mer. J'ai e#769;galement e#769;te#769; ravie de retrouver la patte naturaliste de Zola qui nous offre des descriptions de Paris plus vraies que nature. J'avais vraiment l'impression de de#769;ambuler dans les rues de Paris a#768; ses co#770;te#769;s. "Être pauvre à Paris, c'est être pauvre deux fois."

Je continue la série des Rougon avec La Curée, qui raconte l’histoire et les déboires de Renée. jeune épouse d’Aristide Macquart, nouveau riche aux dents longues. On y découvre le Paris en pleine transformation sous Haussmann, et les multiples opportunités financières qui y sont à saisir, ce que Aristide Macquart fait très bien avec une duperie agile. Renée quant elle ne se soucie aucunement de l’aspect financier mais préfère vivre sa vie de jeune femme riche dans le monde politico-financier de Paris. Toutefois, l’histoire gagne en intrigue lorsque l’amour vient perturber cet équilibre, en la personne de Maxime, fils d’Aristide Macquart. J’ai trouvé ce bouquin moins intéressant que le premier. Peut être que le sujet me parlait moins. En revanche ce qui m’a captivé, c’est cette transformation de Paris qui apparaît au second plan dans ce livre. On continue la suite des Macquart…

Etranges sensations, que m'ont inspirés les descriptions de Zola, toujours tellement foisonnantes de détails que, si l'on ferme les yeux, on s'y croirait ! Dans ces endroits mythiques, tel le Mont Valérien, qui à l'époque de Zola était déjà un lieu historique de part son passé et qui a continué dans ce sens durant même une période dramatique au XX ème... Le boulevard Haussmann... Bien-sûr, c'est un roman avec des personnages fictifs mais qui semblent tellement réels dans cette peinture de l'époque et que Zola sait tellement bien restituer. J'ai détesté Saccard et peut-être plus encore Maxime. Quand à Renée, je ne peux m'empêcher de la plaindre d'avoir été ainsi marchandée, vendue, dépouillée... De n'avoir eu de son existence qu'une parodie tellement insignifiante, qu'elle éprouve toujours un vide en elle même mais que ses dépenses toujours plus extravagantes les unes que les autres ne parviendront jamais à combler. Le génie de Zola tient peut-être aussi dans le fait que cette Curée, tellement obscène, finit par nous laisser écoeurés par tant d'images décrites par l'auteur avec souvent une belle ironie. " A certains moments, j'en étais presque à me dire : "Quand est-ce que ça finit ?

Dans ce deuxième opus de la saga des Rougon-Macquart, Emile Zola nous entraîne dans le sillon de la ruée vers l'or aux côtés de cette famille dont la cupidité ne cesse de croître. Il nous transporte dans les salons dorés de la bourgeoisie parisienne où le luxe côtoie la débauche. Ainsi l'auteur dénonce, avec force détails, les abjectes manoeuvres financières et les intrigues de bas étage, menées par une poignée d'hommes, peu scrupuleux, prêts à toutes les compromissions et toutes les infamies pour accroître leurs gains, profitant des nombreuses opportunités spéculatives à saisir lors des grands chantiers de reconstruction de Paris, lancés par le baron Haussmann sous l'égide de Napoléon III. En parallèle, la place et le sort réservés aux bourgeoises de l'époque est décrit de manière peu enviable. Servant les intérêts de leurs riches époux, elles étaient plus convoitées pour leur physique et leur plastique qu'appréciées pour leur esprit et leur intelligence. Renée, l'épouse d'Aristide Rougon/Saccard, en fera les frais et connaîtra une fin funeste. le style d'écriture est changeant au fil des pages, il passe des grandes envolées lyriques, pour la description de la beauté des lieux, à des tournures de phrases dures et cassantes, prenant parfois des accents plus cocasses, pour dépeindre la noirceur des sentiments et dévoiler la rouerie des principaux protagonistes du roman. le lecteur se laisse emporter par le rythme époustouflant du récit, comme happé par la richesse des lieux et les plaisirs mondains. Il voyage dans le temps à la découverte du Paris rutilant et opulent du 19e siècle sous la célèbre plume, talentueuse et impériale, du grand écrivain ! On s'y croirait vraiment….