L'Assommoir : Le livre de Émile Zola

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LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE

Enfant battue, boiteuse de naissance et si jolie cependant, enceinte à 14 ans et jetée sur le pavé par son amant Lantier, Gervaise épouse Coupeau, l'ouvrier zingueur qui ne tarde pas à s'accidenter et à sombrer dans l'ivrognerie, l'entraînant elle-même dans la déchéance alcoolique. La jeune fille rieuse d'autrefois devient clocharde parmi ce peuple faubourien grouillant de malheur qui se détruit pour oublier sa misère. Possédé jusqu'à la folie et à la mort, peint par Zola avec une infinie pitié humaine, le couple s'abandonne au poison de " cette source lente et entêtée qui inonde le trou immense de Paris ".
En 1877, Zola écrit L'Assommoir au vitriol, ainsi qu'on désigne à l'époque, dans le quartier de la Goutte d'Or, l'eau-de-vie qui ravage les classes ouvrières.

Préface de : Gérard Gengembre
De (auteur) : Émile Zola

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Expérience de lecture

Avis Babelio

perlederosee28

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

J'ai bien aimé la première moitié du roman, jusqu'au chapitre 7 inclus et moins la seconde moitié. J'aime le style de Zola, son ton, le style indirect libre. J'ai apprécié la description des deux gueletons, la noce au Louvre. La seconde moitié du roman je l'ai trouvée très sombre avec la longue déchéance pleine de réalisme, je ne conseille pas la dernière moitié de ce roman aux gens qui n'ont pas le moral. A noter que Gervaise est un personnage très attachante et la vie ne l'a pas gatée, elle qui pourtant s'est débrouillée du mieux qu'elle a pu pour s'en sortir, c'est la faute à pas de chance et aux mauvaises rencontres.

francoiscolin

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Quoi de mieux que de profiter du dry january pour étudier cliniquement les dégâts de l'alcoolisme avec "L'assommoir". Zola nous offre une étude poignante de la condition humaine, avec son habituelle plume acérée et son regard impitoyable. Grace à son écriture explicite, naturaliste, le lecteur devient spectateur des petits métiers parisiens du 19eme siècle, de la rue de la Goutte-d 'Or et de ses alentours. Ces quartiers des faubourgs deviennent des véritables dioramas le temps de la lecture, où la vie défile plus ou moins lentement. L'ambition commerciale de Gervaise Macquart, blanchisseuse est contrariée par un chapelier, un zingueur et un forgeron mais surtout l'alcoolisme et la misère dans lesquels elle s'enlise. Chaque page est imprégnée de l'épaisseur des personnages qui est assuré par des dialogues très réalistes bourrés d'argot dont bon nombre de termes ont traversé les siècles. C'est un roman qui, par la force de son écriture et la pertinence de son propos, rend compte de la banalité routinière du quotidien de Gervaise. Celui-ci prend une certaine dimension quand en plus de ses propres faiblesses, elle doit faire face à la jalousie, la revanche et la trahison des autres habitants. Même si le père Zola nous a appris au fil des tomes de sa saga familiale que l'appartenance à une classe sociale n'offrait strictement aucune garantie, je n'ai pu m'empêcher de penser à la fameuse réplique de Grangil dans la Traversée de Paris : "Salauds de pauvres!" qui fustigeait la lâcheté et le manque de solidarité de certains de la classe populaire. Dans ce récit, alors que "les autres" sont bien placés pour connaitre les difficultés et la misère, ils s'évertuent à observer avec plaisir Gervaise couler.

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shadowthrone

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Il y a dans L'Assommoir quelque chose de la grande tragédie grecque, si ce n'est que l'Olympe a été remplacé par un zinc de bistrot, et que les dieux se sont mués en marchands de vin. Zola, dans sa grande mansuétude, nous offre avec ce septième opus des Rougon-Macquart une œuvre où le naturalisme se fait parfois plus cruel que la nature elle-même. L'histoire de Gervaise Macquart se lit comme une partition où chaque note est un pas de plus vers l'abîme. Notre blanchisseuse, portée par ses rêves modestes de petit commerce et de dignité retrouvée, valse d'abord avec l'espoir avant de succomber à la grande sarabande de la misère. Zola, tel un chef d'orchestre implacable, dirige cette descente avec une précision quasi clinique. Le roman déploie une remarquable galerie de personnages où chacun joue sa partie dans ce grand concert de la déchéance. Coupeau, dont la chute - tant physique que morale - résonne comme un présage ; Lantier, ce chat de gouttière qui revient toujours là où la soupe fut bonne ; et les autres, tous ces figurants de la grande comédie humaine qui peuplent les quartiers populaires d'un Paris plus vrai que nature. L'auteur excelle particulièrement dans l'art délicat de transformer l'observation sociale en expérience littéraire. La fameuse scène du delirium tremens de Coupeau, par exemple, se lit comme une partition où le délire et la réalité s'entremêlent dans une valse macabre. On y devine presque Zola, carnet en main, chronométrant les convulsions de quelque malheureux à l'hôpital Sainte-Anne, tout en se félicitant d'avoir trouvé là matière à un chapitre saisissant. Le génie de l'œuvre réside peut-être dans cette tension constante entre l'ambition scientifique affichée et la puissance poétique qui s'en dégage malgré tout. Zola veut nous faire la leçon sur les dangers de l'alcool ? Soit. Mais sa prose s'enivre elle-même de ces descriptions où la misère devient tableau, où la déchéance se fait épopée. La langue du roman mérite qu'on s'y arrête : sous prétexte de réalisme, Zola marie l'argot populaire à une syntaxe d'orfèvre, créant ainsi un style hybride qui sert admirablement son propos. C'est tout l'art du romancier que de faire oublier l'artifice derrière le naturel supposé. En définitive, L'Assommoir se révèle être bien plus qu'une simple étude sociale : c'est une œuvre où le naturalisme transcende ses propres ambitions pour atteindre à une forme de poésie noire. Zola y démontre que la littérature, même quand elle prétend n'être qu'un miroir promené le long d'un ruisseau fangeux, peut transformer la boue en or. Un chef-d'œuvre qui nous rappelle que la frontière entre l'étude de mœurs et la grande tragédie est parfois aussi ténue que celle séparant le premier verre du dernier. À lire, peut-être, en gardant à portée de main non pas une bouteille d'eau-de-vie, mais plutôt un peu de cette lucidité dont les personnages manquent tant.

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Clemlaflemme

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

C’est clairement un ascenceur émotionnel. L’abandon et la tromperie, puis l’amour et la prospérité, puis l’addiction, la misère, les descriptions interminable d’une vie misérable dans les faubourg parisiens. Au final on se prend de peine pour la Gervaise, plongée dans ce monde d’ivresse, de violence, qui se bat pour sa survie. Zola peint une fresque misérable, à travers ses nombreux maux, ses inombrables mots.. Pourtant, au final on se sent en apnée, happé par cette noyade. Dur de rentrer dans ce roman difficile, où où la vie n’est pas facile, tant par la longueur du récit, par son vocabulaire d’époque, mais à travers cette lecture hardue, je n’en ressors pas indemne. Encore une oeuvre qui fait relativiser, réfléchir à l’être humain et à sa condition, sa résilience, puis son laché prise…

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782266295949
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    592
  • Dimensions
    179 x 110 mm

L'auteur

Émile Zola

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