L'Oeuvre : Le livre de Émile Zola
LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE
Ce livre sur la peinture, " où ses souvenirs et son cœur ont débordé ", Zola en retarde l'écriture durant vingt ans pour ne pas choquer son ami Cézanne qui se reconnut dans ce portrait impitoyable.
Dans L'Œuvre, il est l'écrivain Pierre Sandoz, qui pose pour son camarade Claude Lantier, artiste maudit poursuivant sa révolution picturale qui annonce les impressionnistes. Un rêve grandiose et lamentable à peine éclairé par une idylle qui sombrera elle aussi. Les tableaux de Claude déchaînent les rires. Il s'obstine pourtant, fou d'absolu, rongé d'incertitudes, damné, courant après un génie introuvable et un gigantesque chef-d'œuvre inachevé.
Préface de : Pierre-Louis Rey
De (auteur) : Émile Zola
Expérience de lecture
Avis Babelio
germ1tor
• Il y a 3 mois
On retrouve Claude Lantier, l’artiste peintre un peu bohème qui a quitté le quartier des Halles (Le Ventre de Paris) pour celui des ateliers mansardés de l’île de la Cité, Quai de Bourbon. Une rencontre fortuite au pied de sa porte lui fait découvrir la jeune et belle innocente Christine. Elle devient sa muse éphémère avant de devenir son épouse. On arpente avec bonheur les rues de Paris avec Claude, l’artiste nouvelle vague et ses amis de Plassans, écrivains, peintres ou sculpteurs, assoiffés de gloire et ivres d’espoir, méprisant la vieille école. Claude est doué mais c’est un travailleur acharné et exigeant, aussi est-il fréquemment sujet au doute et aux crises de la création artistique. Une séance sensuelle de pose consentie par Christine fait aboutir Claude à une oeuvre magnifique : Plein Air, oeuvre de nature et de lumière. Son oeuvre originale cassant les codes classiques ne suscite que rire et incompréhension au Salon des Refusés. Précurseur incompris, Claude s’offre une parenthèse normande et des moments de bonheur simple avec Christine. De retour à Paris, Claude se jette alors à corps perdu dans la création. Sa source d’inspiration est un paysage du bord de Seine à Paris, précisément l’île de la Cité au soleil couchant. Scène figée à jamais dans son esprit, intériorisée et magnifiée, il n’aura de cesse d’essayer de la transcrire sur une toile gigantesque. Sa quête de l’oeuvre globale, ultime, parfaite va le mener à l’obsession, la folie et la déchéance en se détachant de tous ses proches. Y compris de la tendre Christine. Au fil du récit, l’intensité dramatique ne se relâche pas. Rien n‘est épargné à Claude: humiliation, plagiat… sans compter le malheur, la misère et on se prend à vouloir encourager Claude, à admirer Christine. Ou l’inverse. Comme toujours avec Zola, l’analyse psychologique profonde des personnages rend le récit vivant et les personnages profondément humains. Zola aborde le thème difficile de la création artistique chez les Impressionnistes (honnis avant leurs succès et leur reconnaissance publique) mais aussi chez l’écrivain qu’il est. Il nous expose toutes les facettes du processus créatif: les moments furtifs d’inspiration volés à des scènes vivantes de Paris, les phases euphoriques comme les déprimées, l’insatisfaction perpétuelle devant le résultat, la passion nécessairement exclusive, celle-ci s’exerçant au détriment des êtres les plus chers. Puis vient le temps de la trahison du cercle des amis…De l’innocence d’une jeune fratrie d’artistes pleine d’espoir, à une maturité faite de calculs et d’individualisme, Zola nous décrit les vices de la compétition entre artistes et le monde impitoyable du marché de l’art et des salons. Sandoz et Claude partagent leur douleur d’artiste. Doit-on les appeler Emile et Paul? Cézanne, camarade de Zola au collège à Aix s’est tout à fait reconnu dans Claude… En tout cas tous les deux s’accordent pour affirmer que l’oeuvre est une « machine » qui broie son auteur. De son vivant. Et alors Zola témoigne avec force et s’interroge, inquiet, sur la postérité de son oeuvre, compte tenu de l’usure du temps et du caractère volatile de la nature humaine. Qu’il se rassure cent quarante ans plus tard, cette série des Rougon-Macquart est une oeuvre gigantesque et intemporelle: il y a mis tout son coeur. C’est évident dans ce volume que j’ai dévoré, tant de belles vérités nous sont transmises.
JacquelineNicolas
• Il y a 11 mois
Dans cet opus, Pierre Sandoz, l’écrivain-poète et ami de Claude Lantier n’est pas seulement le témoin de la déchéance de ce dernier mais aussi, en quelque sorte, le « porte-parole » d’Emile Zola. Ainsi, par le biais des propos de ce personnage essentiel du récit, le romancier confie aux lecteurs une partie de sa propre existence en dévoilant quelques anecdotes sur son enfance, sa vie personnelle, ses ambitions littéraires mais également ses nombreux états d’âme. En parallèle, le roman dénonce les effets pervers des spéculations financières et boursières malhonnêtes qui sévissent dans le monde artistique et qui font davantage la part belle aux marchandages les plus ignobles plutôt qu’à la reconnaissance du talent des artistes en devenir. Cet état de fait étant toujours d’actualité de nos jours, Zola était donc bien un écrivain visionnaire en son temps… Criante de vérité, cette fiction sent le vécu, et dans ce brassage de destinées, il flotte comme un parfum de nostalgie, avec des regards parfois rivés sur le rétroviseur, le pied appuyé sur la pédale de frein. En dépit d’une histoire sombre à l’épilogue funeste, des lueurs d’espoir brillent, ça et là, sous les traits de plume remarquables de l’auteur.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782266296014
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 432
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- Dimensions
- 179 x 109 mm
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5,00 € Poche 432 pages