Les Rougon-Macquart - tome 5 - NE : Le livre de Émile Zola

Ce cinquième et dernier volume rassemble: La bête humaine, l'argent, la débâcle et le docteur Pascal. LA BÊTE HUMAINE (avec Jacques Lantier, fils de Gervaise), un roman sombre qui se passe dans le milieu des chemins de fer et qui aborde le thème de la folie et des passions violentes sur fond d'enquête policière. Un roman fort, captivant, parfois glauque et avec quelques scènes marquantes, à comparer avec "Thérèse Raquin" du même auteur. le deuxième roman, L'ARGENT avec Aristide Rougon dit "Saccard", est celui de la finance, de la spéculation folle, de sommes énormes qui sont jouées sur un coup de dés et qui feront la fortune ou la misère d'hommes pris par l'ivresse du jeu. Un bon roman qui nous fait découvrir les coulisses de la bourse, en compagnie d'un Saccard qui déjà dans "la curée" nous laissait apercevoir un personnage ambigu, dévoré de passions et d'ambitions. On retrouve dans LA DÉBACLE, le troisième roman du volume, Jean Macquart devenu militaire et participant à la bataille de Sedan (une des défaites principales de la France). Un roman centré en grande partie sur la bataille et qui se termine sur l'abdication de Napoléon III et du début de la commune de Paris. A lire surtout pour sa page d'histoire, une des plus décisive de l'histoire de France. . Avec le DOCTEUR PASCAL le dernier roman de la série des Rougon-Macquart, on retrouve le docteur Pascal (Pascal Rougon, aperçu dans "la faute de l'abbé Mouret") qui s'est donné pour ambition de retracer toute la lignée des Rougon-Macquart, aidé en cela par sa nièce Clotilde (fille de Saccard). Un dernier roman qui permet d'avoir des nouvelles de certains personnages perdus de vue et qui permet aussi de clore la série sur une mince lueur d'espoir et de renouveau. Les Rougon-Macquart ont ceci d'unique, c'est qu'ils abordent tous les milieux: La mine, les halles de Paris, la bourse, la terre, les grands magasins, l'église, la politique..., et tous de façon extrêmement documentés. En fin de compte c'est avec regrets que je quitte les Rougon-Macquart, presque triste de quitter cette famille, ou plutôt ces deux branches si différentes d'une même famille, avec ses personnages si vrais et leurs histoires si humaines. Car c'est surtout ça qui donne à cette série magnifique tout son charme, ce sentiment de proximité qui plonge le lecteur parmi ces petites vies d'anonymes, et leurs donne à chacune le pouvoir de nous transporter avec eux dans ce monde éteint du second Empire.